Pour marier les saveurs du terroir aux activités de plein air, il faut visiter Charlevoix. À Baie-Saint-Paul, on trouve la chaleur des aubergistes, le goût des produits régionaux et le charme des galeries d'art. De plus, on est tout près du Massif de la Petite-Rivière-Saint-François, une des plus belles stations de ski du Québec.

Jour 1

Vendredi - 22  h : Auberge la Grande Maison

Il neige depuis mon départ de Montréal. Le week-end de plein air à Charlevoix n'en sera que plus beau. Après cinq heures de route, j'arrive à Baie-Saint-Paul, une municipalité campée entre de hautes montagnes enneigées et le fleuve Saint-Laurent. En empruntant la rue Saint-Jean-Baptiste, je me trouve devant l'auberge La Grande Maison, un imposant bâtiment de deux étages en briques rouges qui compte 24 chambres. Le soir, cet établissement de style victorien, coté 3 étoiles, est tout illuminé, ce qui lui donne un air invitant. L'intérieur de l'auberge est tout aussi accueillant. Ma chambre est spacieuse, avec bain tourbillon double et grand lit douillet. C'est l'heure de dormir!

Jour 2

Samedi - 8  h  30 : L'appel de la montagne

Je me laisse tenter par les oeufs, le jambon, les cretons et les confitures « maison » aux framboises, pendant qu'un des propriétaires, le sympathique Robert Bouchard, me raconte des anecdotes du coin. Rien de tel qu'un repas consistant avant de s'élancer sur les pentes. Car, aujourd'hui, je vais skier au Massif de la Petite-Rivière-Saint-François. Depuis longtemps, on me vante la beauté du paysage et la vue imprenable sur le fleuve. En fait, c'est le but premier de mon séjour dans la région.

9   h 30  : Quel spectacle!

L'entrée au Massif est spectaculaire : j'arrive directement sur le haut de la montagne. Mais ce n'est qu'avec mon guide, Vincent Lajoie, que je constate toute la splendeur du panorama. En descendant de longues pistes poudreuses comme l'Archipel, la Pointue, la Desjardins, la Bouchard et la Simard, on glisse en face du grand fleuve. J'ai beau avoir skié à Banff, à Whistler et à Salt Lake City, je n'ai jamais rien vu de tel. C'est comme si on descendait vers la mer...

12  h  : L'heure du lunch

À la cafétéria, il n'y a pas de frites, de hot-dogs et de hamburgers comme dans les autres stations de ski. À Charlevoix, au coeur de la route des saveurs, on sait y faire. Au menu : du cerf rouge, du poulet à la moutarde, etc. Je choisis un ballotin de bison, servi avec des légumes d'accompagnement. Wow! On se croirait à l'hôtel.

13  h : Sports et culture

Il est temps de repartir en ski. Mon guide m'apprend qu'il y a de nombreux projets au Massif. Le président et actionnaire, Daniel Gauthier, ancien copropriétaire du Cirque du Soleil, a l'intention d'y faire plusieurs investissements. Il projette notamment un complexe immobilier, intégré et soucieux de l'environnement, avec un village alpin traditionnel et des excentricités comme... des chalets suspendus dans des arbres et d'autres garés sur des rails.

16  h : Baie-Saint-Paul

En fin d'après-midi, je retourne vers Baie-Saint-Paul, reconnue pour ses attraits culturels. La Galerie d'art Iris fait justement partie de ses joyaux. Son copropriétaire, Jean-Baptiste Bouchard, et son adjointe, Amélie Savard, me font faire le tour de ce véritable musée de peintres québécois qui suivent les traces de Clarence Gagnon, Marc-Aurèle Fortin et Jean-Paul Lemieux. Sur les murs, des toiles au vernis vitrifiés de Stefan Horik, des bleus fleuve et ciel de Guy Paquet, des images surréalistes de Dominic Besner, et bien d'autres. Iris compte trois galeries dans la région.

18  h  30  : Dégustation et repas

À La Grande Maison, Pierre Sylvain, un des propriétaires et gendre de M. Bouchard, m'accueille dans la cave à vin. Il faut dire que l'auberge a remporté le prix Carte d'or pour ses grands crus. M. Sylvain, un sommelier autodidacte, est un véritable passionné. Chevalier du Tastevin, il me fait partager son amour des bourgognes. Nous dégustons un Volnay 1er Cru 1999, que je pourrai apparier au repas du soir.

Dans la salle de 120 places, l'auberge offre des plats gastronomiques concoctés à partir des produits régionaux. En entrée, j'opte pour un fromage Fleurmier de la Laiterie Charlevoix avec poires caramélisées et miel des Grands-Jardins. Puis, le potage poireaux et pommes de terre. Comme plat de résistance, je me laisse tenter par le mignon porcelet sur le grill de la ferme Porc-chéri de Baie-Saint-Paul, avec bouquet d'asperges et champignons poêlés. Comme dessert, je choisis la crème brûlée aux bleuets. Un grand repas québécois!

Jour 3

Dimanche - 10  h : Route des saveurs

Le propriétaire de la Laiterie Charlevoix, Jean Labbé, me fait visiter la fromagerie où l'on fabrique le Fleurmier, l'Hercule et le 1608. La laiterie offre aussi des produits de la région, comme du saumon fumé, de l'émeu et du cidre. Fait intéressant, l'entreprise présente un petit musée d'objets (pintes de lait, bouteilles, calendriers d'époque) ayant appartenu à des laiteries québécoises qui n'existent plus aujourd'hui. L'été, la laiterie reçoit 2500 visiteurs par jour. Juste à côté, le Genévrier appartient à la famille Labbé. Ce terrain de camping, qui compte aussi des chalets à louer, est doté de patinoires, de pistes de ski de fond et de petites glissades.

12  h : En raquettes

J'ai rendez-vous aux sentiers des Caps, en haut de la montagne, tout près du Massif. C'est l'heure de faire de la raquette dans ces magnifiques sentiers enneigés. La présidente du conseil, Nathalie Duclos, et son mari, Roland, m'accompagnent. La randonnée nous amène vers un relais pour les raquetteurs et les fondeurs. Le refuge Ligori, qui donne directement sur le fleuve, est un des endroits les plus photographiés dans les guides touristiques du Québec. Une fois sur place, on comprend pourquoi. Les amateurs de plein air doivent aller aux sentiers des Caps au moins une fois, pour vivre cette expérience. Pour ma part, après un après-midi sous le soleil de Charlevoix, je dois retourner à Montréal. Mais j'en tire une certitude : cette région, si belle l'été, l'est tout

autant l'hiver.