Ville portuaire importante située dans le nord-ouest de l'Italie, Gênes accueille de nombreux visiteurs en direction de Turin, Milan, Monaco ou des Cinque Terre. La capitale de la Ligurie a pourtant elle-même beaucoup à offrir à qui voudra découvrir celle qui portait le surnom de La superbe, au Moyen-Âge. Pour cela, il suffit de s'enfoncer en son centre historique, où les palais lumineux de la fastueuse Strada Nuova côtoient un impressionnant labyrinthe de ruelles sombres et étroites, les carruggi.

JOUR 1

10 h

Déambuler dans la Strada Nuova

Dans les rues Balbi, Cairoli et surtout Garibaldi, aujourd'hui désignée comme étant la Strada Nuova, se trouvent près de 80 palais et maisons bourgeoises. Les plus grandes familles génoises et royales - les Grimaldi, Cambiaso, Spinola, etc. - ont logé durant des décennies dans ces bâtiments construits aux XVIe et XVIIe siècles, apportant à Gênes une renommée et un prestige partout en Europe. Trois artères à découvrir pour les couleurs des façades, les halls d'entrée splendides et l'aménagement des petits jardins intérieurs (il est possible d'entrer dans un bon nombre d'entre eux).

11 h

Les palais, l'art et le mirador

Classés monuments patrimoniaux par l'UNESCO en 2006, les palais Rosso, Bianco et Tursi, rue Garibaldi, sont des incontournables pour les amateurs d'art. Avant de les visiter, on achète un billet combiné dans la petite librairie muséale située en face du Rosso. Puis, on entre dans l'un ou l'autre des palais où des oeuvres italiennes et flamandes, datant du XVe au XVIIIe siècle, nous attendent. Véronèse, Tintoret, Rubens et Van Dyck, pour ne nommer qu'eux, y sont présents. Coup de coeur pour le travail de Bernardo Strozzi, notamment ses toiles San Paolo et Pifferaio. Une fois la visite du palazzo Rosso terminée, on demande à prendre l'ascenseur qui conduit, six étages plus haut, à un minuscule mirador. Le palais étant situé au centre de Gênes, la vue sur les toits et sur les carruggi se décline à 360 degrés.

museidigenova.it

13 h

Dîner à la Trattoria da Maria

À l'angle de Via XXV Aprile et de Vico Testadoro, une enseigne annonce la Trattoria da Maria, située en retrait dans la rue en pente. Une fois à l'intérieur de ce restaurant fréquenté par les ouvriers du secteur, on gravit les escaliers pour s'installer dans l'une des trois petites salles du deuxième étage. On se délecte d'une soupe minestrone et d'une lasagne au pesto (deux spécialités génoises), le tout accompagné d'un verre de vin, pour 10 euros.

14r, Vico Testadoro

15 h

Le palazzo Ducale et la fontaine de Ferrari

L'ancien palais des Doges est aujourd'hui le centre culturel de Gênes. En son sein, deux salles d'exposition et deux cours intérieures qui laissent entrer les rayons du soleil. Devant, la piazza de Ferrari et sa magnifique fontaine, la plus imposante de la ville. On peut y admirer l'énorme statue du général Giuseppe Garibaldi, le théâtre de l'Opéra ou encore les arcades abritant des magasins.

Palazzo Ducale

9, piazza Giacomo Matteotti

palazzoducale.genova.it

16 h

Chez Christophe Colomb

La porta Soprana et ses deux tours (restituées) constituent les derniers remparts toujours en fonction du mur qui a permis à Gênes de résister à Barberousse, au XIIe siècle. Une fois le porche franchi, à gauche, on arrive à la modeste maison où serait né le plus célèbre des Génois, l'explorateur Christophe Colomb. On peut visiter la demeure (5 euros), mais on peut aussi, tout simplement, la regarder assis sur les marches du magnifique cloître roman de San Andrea. Restauré au Moyen-Âge, il est l'un des témoins les plus importants de l'époque de l'Empire romain à Gênes.

associazione-portasoprana.it

19 h

Prendre l'aperitivo

Deux options intéressantes dans ce secteur: on se dirige à l'ombre de la porte Soprana et de ses tours, où l'on peut manger tranquillement une variété de petites bouchées typiquement génoises tout en buvant un verre de vin ou un cocktail; ou alors, on prend la direction la piazza delle Erbe, à côté. Les Génois, principalement les étudiants, s'approprient cette placette dès le coucher du soleil. Sur l'une ou l'autre des terrasses, on étire l'heure de l'aperitivo en regardant cette foule bigarrée interagir.

Café Il Barbarossa

23, piano San Andrea

cafeilbarbarossa.com

JOUR 2

10 h

Chez les aristocrates

Dès les premiers pas dans le jardin du palazzo Reale, on prend la mesure de cette demeure où les Balbi et les Durazzo ont vécu. À l'intérieur, en plus des appartements richement décorés, on trouve un musée regroupant, notamment, des oeuvres de Barbieri, Giordano, Van Dyck et Titien. Devenue résidence de la famille royale de Savoie au tournant du XIXe siècle, une Galerie des miroirs, inspirée de la célèbre galerie des Glaces du château de Versailles, y a été aménagée pour recevoir dignement les invités de renom.

10, via Balbi 

palazzorealegenova.it

12 h

Dîner chez Taggiöu

Situé entre les rues Garibaldi et Luccoli, cet établissement minuscule est difficile à repérer (six tables au rez-de-chaussée, et quatre autres sur une demi-mezzanine). Les charcuteries et fromages italiens y sont à l'honneur. Prosciutto, mortadelle, salami et saucissons - évidemment, nous sommes à Gênes! - se retrouvent au menu des antipasti. De délicieux plats de pâtes y sont également offerts. Une belle carte des vins et de petits prix nous font aimer cet endroit bien caché.

8, Vico Superiore del Ferro

taggiou.it

13 h

La cathédrale San Lorenzo

Sa façade zébrée, ses trois portails gothiques et ses deux lions de marbre situés au pied des marches en font un lieu unique à Gênes. Située au carrefour de la place et de la rue qui porte son nom, elle est toujours aujourd'hui le siège du diocèse local, et abriterait les cendres de Jean le baptiste de même que le calice Saint-Graal, tous deux rapportés en Italie lors des dernières croisades en Terre Sainte. Le lieu le plus fréquenté du centre historique de la ville.

Piazza San Lorenzo

14 h

Direction le quartier des galeries d'art

À l'arrière de la cathédrale, on rejoint la piazza San Matteo. La riche famille Doria y fit construire au XIIe siècle, pour ses besoins, une église, un cloître, une résidence et des commerces. Rien de moins! On reconnaît la signature de la famille grâce au marbre zébré (encore) utilisé pour l'aménagement extérieur de la chiesa et par le sceau apposé à l'entrée de la place. Tout autour, les rues regorgent de galeries d'art et de petits commerces de jeunes designers, ce qui démontre la vivacité actuelle des artisans génois.

15 h

Cremeria delle Erbe

De nouveau sur la place delle Erbe, on entre dans une petite gelateria pour goûter aux glaces artisanales aux parfums prononcés. On a adoré celle au chocolat, de même que celle aux noisettes. Coup de coeur également pour le gelato aux pistaches.

15-17r, Vico delle Erbe

16 h

À la découverte des carruggi

Le vieux Gênes, son dédale de rues sombres et d'impasses, affiche toute sa spécificité au sud de via San Lorenzo. On s'y promène, débouchant tantôt sur de petites places désertes, tantôt sur des églises minuscules et oubliées par les touristes. Par exemple, la chiesa Santa Maria di Castello: construite au XVe siècle, elle vaut une visite, avec ses nombreux et superbes cloîtres médiévaux ouverts à ceux qui prennent la peine de le demander avec délicatesse.

15, via di Santa Maria di Castello

18 h

Sentir les épices et les fleurs

On traverse le centre historique en empruntant quatre rues parallèles à la baie qui se relient pour offrir un parcours où les odeurs et les couleurs sollicitent nos sens. D'abord, Canneto il Curto, qui mène à la magnifique piazza Banchi, où les fleuristes font la bonne affaire au pied de l'église surélevée San Pietro in Banchi, construite sur le toit d'un commerce. Ensuite, on emprunte successivement les rues San Luca, puis Fossatello et finalement del Campo, qui constituent le véritable carrefour des communautés culturelles et des immigrants. À cette heure de la journée, on s'enivre de l'odeur des plats en préparation!

20 h

Souper - à la noirceur - chez Mario

Deux grandes salles accueillent des habitués, des étudiants, des travailleurs et quelques touristes à la Trattoria da Mario, également connue sous le nom de la Cucina Casalinga Da Mario. Les plats sont gargantuesques et les prix modestes. Entre deux bouchées, les lumières s'éteignent à de nombreuses reprises, résultat de fusibles en surcharge. Habitués, les serveurs poursuivent leur ballet entre les tables, le temps que les lumières se rallument, sous les applaudissements des clients. Une expérience unique!

28r, salita San Paolo