Village agricole d'à peine 12 000 habitants il y a 50 ans, Marbella est devenu une des villes préférées de la jet-set internationale. À mi-chemin entre Gibraltar et Malaga, peuplée aujourd'hui de 130 000 personnes, la ville espagnole et ses 26 km de plages attirent 40 000 touristes chaque été. Durant les autres saisons, elle demeure intéressante à cause de ses températures douce: entre 10 et 16°C au plus froid de l'hiver. C'est donc un paradis pour les golfeurs. Une douzaine de clubs se trouvent à proximité. Et le pittoresque Casco Antiguo, vieux quartier piétonnier et commercial du centre-ville, fait le bonheur du promeneur, du consommateur et du gourmand.

Jour 1

9h

Même s'il y a des stationnements payants un peu partout, j'ai trouvé une place près du stade municipal pour garer la voiture. Comme les magasins ne sont pas encore ouverts, j'opte pour une promenade dans le parc Arroyo de la Represa. Il y a deux étangs artificiels, des canards et des oies en liberté. Dès 10h, le Musée des bonsaïs expose de très beaux oliviers et plein d'arbres plusieurs fois centenaires.

11h

Pénétrant dans le vieux quartier par le nord, je découvre la Plaza del Santo Cristo avec sa belle église blanche et le restaurant Ana María, haut lieu du flamenco. L'hiver, il y a des spectacles seulement quand il y a un groupe de touristes. S'informer à l'Office du tourisme. Promenade dans les rues tranquilles et piétonnes du quartier, qui a gardé bien du cachet. Joliment pavées et fleuries, des ruelles, avec leurs fenêtres grillagées et leurs balcons, ont un petit air aristocratique. En même temps, le Casco Antiguo est un festival de magasins de chaussures! Beaucoup de boutiques. Quelques aubaines. La récession frappe fort en Espagne. Bien des commerçants bradent leur marchandise.

Midi

Je découvre ensuite la Plaza de los Naranjos, avec ses orangers, sa fontaine, son hôtel de ville Renaissance, la Casa del Corregidor (ancienne maison du magistrat), qui date de 1552, sa chapelle de Santiago Apóstol et ses restaurants-terrasses. Les prix des menus du jour ne sont pas exagérés. Une entrée, un plat, un dessert et un verre de vin me coûtent 10-12€. Si vous aimez les poissons, essayez les boquerones (anchois au vinaigre ou grillés), les poivrons farcis, les sardines, la sole et, bien sûr, la paella.

15h

Je tombe sur l'église de la Encarnación, de style baroque, avec un clocher blanc et ocre et un portail très décoré. Sur le mur extérieur, un panneau en céramique indique qu'il s'agit d'un «temple de dieux» où ont prié des fidèles d'Europe mais aussi des Arabes, des Romains et des Hébreux. À l'intérieur, mis à part l'autel très décoré, le style est plus dépouillé. Après le repos de l'âme, celui de l'esprit: un banc, un arbre, une pause. Tout ça pendant que les Espagnols font la sieste...

17h

En cherchant un endroit pour me connecter à l'internet, je trouve la Casa del Té, wi-fi gratuit, rue Ancha. Une tetería décorée à l'arabe. Bernardo y sert toutes sortes de thés, de cafés et de jus ainsi que des tartes, des douceurs orientales, des crêpes... Si vous prenez un apéritif, il vous apporte du maïs soufflé avec des jujubes. En plus, il vous raconte tout ce qui se passe à Marbella: la politique, les touristes, les meurtres, la mafia, la police, etc. Il vous conseille les meilleurs endroits où aller. C'est lui qui m'a suggéré de manger au El Gallo (le coq), rue Lobatas. Un restaurant de travailleurs. Télé allumée sur les infos, ambiance populaire... Les gens commentent! J'ai pris un calmar a la plancha, donc grillé, servi avec des légumes. Énorme et excellent. Avec le pain, le verre de rouge et le pourboire, ça m'a coûté 15$.

Jour 2

10h

La journée commence avec la visite du Musée de la gravure contemporaine, dans le Casco Antiguo. C'est un ancien hôpital Renaissance, bien restauré, avec colonnes, voûtes et murs en pierre. Le musée a des oeuvres de Goya, Picasso, Miró ou Dali et d'autres qui ne manquent pas d'humour. Un tableau de Juanjo López, constitué de cercles colorés, était intitulé Qu'allons-nous faire si le vrai maharajah arrive? Un autre de l'artiste catalan Ricard Figueras Bonet représentant une valise rouge a pour titre: La fragilité de la mémoire du voyage.

12h

Je quitte le Casco Antiguo pour un parc au sud de l'Avenida Ramón Y Cajal, le Paseo de la Alameda. Très luxuriant, avec des jeux pour enfants et des bancs en céramique de toute beauté. Du parc descend en pente douce vers la mer l'Avenida del Mar, allée piétonne où l'on a placé des sculptures de Salvador Dalí : Don Quichotte, L'enfant et le dauphin. La plus proche de la plage n'est pas de Dali: des enfants offrent un bouquet par une fenêtre ouverte. Il s'agit d'une évocation de la liberté de la presse, inaugurée à l'occasion d'un congrès de journalistes. L'Espagne est un pays de culture...

13h

Au Puerto Deportivo (marina), il fait doux. Pas un nuage. Balade sur l'Avenida Duque de Ahumada, qui borde la Playa de la Venus. L'avenue est presque trois fois moins large que la promenade. Les bancs sont en marbre. On peut marcher sur des kilomètres car elle se prolonge avec le Paseo Maritimo, qui mène à un petit port de pêche. Tout le long de la côte, on voit des agences immobilières avec des publicités en russe. Beaucoup de russes ont investi à Marbella. Sur la plage, des artistes font des châteaux de sable.

16h

Je découvre les murailles de l'ancienne forteresse mauresque dans le centre-ville, la chapelle Santo Sepulcro, créée en 1994. Il ne reste plus grand-chose du Castillo Arabe (château arabe). Dernière promenade dans le Casco antiguo sur la Plaza de la Victoria et ses restaurants pour touristes (à éviter). Arrêt au cybercafé de la rue Carlos Mackintoch, près du Paseo de la Alameda. Pas cher. Le soleil se couche sur le Paseo Maritimo. Les voiliers, comme les chaises longues et les hôteliers, attendent l'été.