Située dans un canyon à plus de 3700 mètres au-dessus du niveau de la mer, la capitale de la Bolivie est coiffée d'un sommet enneigé de 6490 mètres, l'Illimani.

Jour 1

7h Vaincre l'altitude

En arrivant à La Paz, on a le sentiment d'être dans un rêve tellement le décor est surréaliste. Cette sensation est sans doute amplifiée par le manque d'oxygène relié à l'altitude, qui provoque une espèce de somnolence et un léger mal de tête.

Après une grande tasse de thé de feuilles coca, pour atténuer les effets du mal des montagnes, on peut s'aventurer dans les rues escarpées de la capitale. Doucement, tout de même; les côtes sont abruptes dans cette ville à la géographie accidentée.

11h Le marché des sorcières

Le calme de notre auberge contraste avec le bourdonnement du centre-ville. À peine un pied mis dehors, le flot de vendeurs ambulants, de petits cireurs de chaussures, de taxis et de minibus nous entraîne dans le tourbillon paceño.

Premier arrêt, le marché des sorcières, une des principales attractions touristiques de la ville. Sur une rue escarpée, la Sagarnaga, kiosques, galeries et boutiques offrent plus ou moins les mêmes objets d'artisanat. Certaines se démarquent avec des vêtements en laine d'alpaga fine à des prix ridiculement bas : une véritable aubaine.

Assises sur le trottoir, des femmes indiennes portant l'habit traditionnel et le chapeau melon -on les appelle les cholas-, vendent herbes aromatiques et médicinales, feuilles de coca et foetus de lama séchés, utilisés dans les cérémonies traditionnelles autochtones. Un musée de la coca, quelques coins de rue plus loin, explique les différentes utilisations, traditionnelles ou industrielles -notamment dans la boisson coca-cola-, de la feuille sacrée des peuples andins.

13h Le mercado negro

Un peu plus haut, la rue Sagarnaga rejoint une zone désignée comme le « marché noir ». Ce surnom n'a rien d'ésotérique; la marchandise qu'on y retrouve est en grande partie de contrebande ou de contrefaçon. Vêtements griffés, DVD copiés, appareils électroniques et électroménagers, on y trouve de tout.

Dans ce secteur, il faut être vigilant. Les rues sales et encombrées sont propices aux petites arnaques et aux pickpockets, mais elles donnent un bon aperçu de la façon dont fonctionne l'économie dans la zone andine du pays. Sous leurs apparences modestes et pittoresques, les cholas s'avèrent de coriaces négociatrices.

15h Plaza San Francisco

Après avoir pris une bouchée dans un café de la rue Sagarnaga, nous entamons la descente vers la basilique San Francisco. Fondée en 1548 par l'ordre Franciscain, l'église a été reconstruite pour de bon en 1753 après s'être effondrée sous une tempête de neige inhabituelle au 17e siècle. Ses ornements sont un bel exemple du syncrétisme qui s'est opéré entre religion catholique et croyances autochtones avec, entre autres, des tableaux où Jésus et Marie ont le teint un peu plus basané qu'à l'habitude...

20h Souper à la Québécoise?

En Bolivie, comme dans la plupart des pays d'Amérique du sud, on mnager tard le soir. Les restaurants ouvrent leurs portes vers 20h. Le quartier Sopocachi, à quelques minutes en taxi du centre-ville (le trajet coûte environ 1,50$), compte plusieurs endroits où l'on mange bien. Pour ceux qui ont le mal du pays, il existe même un restaurant nommé... La Québécoise! Ce resto n'a toutefois de québécois que le nom. On y sert surtout de la fine cuisine française.

Pour goûter à la cuisine locale, La Casa de los Paceños, près de la Plaza Murillo est un bon choix. Viande de lama -en steak ou séchée-, soupe aux arachides ou à la quinoa, truite du lac Titicaca et autres spécialités de la région sont au menu. Savoureux et épicé.

Jour 2

Après une nuit de repos, nous sommes à nouveau prêts à escalader les rues de l'étonnante capitale bolivienne.

10h Plaza Murillo

La place d'armes de La Paz, autour de laquelle on retrouve le palais présidentiel et le Congrès, est recouverte d'un tapis gris et roucoulant... de pigeons!

Malgré son apparence paisible et son charme d'une autre époque, le calme ne règne pas toujours sur la Plaza Murillo, qui a été le théâtre de nombreux affrontements entre police et manifestants aux cours des dernières années. Le palais présidentiel est surnommé le « Palais brûlé », pour avoir souvent été incendié lors des nombreuses périodes d'agitation politique qui ont secoué le pays depuis sa fondation, en 1825.



16h La zone sud : le ghetto des riches


La pauvreté saute aux yeux à La Paz. Des milliers d'habitations de fortune sont accrochées à flanc de montagne. Règle générale, plus on est indien, plus on est pauvre et plus on est pauvre, plus on vit dans la montagne.

Dans le sud de la ville, où l'altitude est de 3200 mètres et le climat plus chaud, la misère semble pourtant inexistante. La zone sud, située à environ 30 minutes en auto du centre-ville, vaut le détour, ne serait-ce que pour l'expérience sociologique. D'une ville du tiers-monde on se croirait tout à coup téléporté à Beverly Hills. Ici, les visages sont plus pâles qu'au centre-ville... Les voitures sont neuves et luxueuses, les palmiers bordent les avenues et les commerces sont démesurément gros. Une bulle d'opulence dans une mer de pauvreté, souvent extrême.

22h Sortir le soir

De retour au centre-ville, nous décidons d'aller goûter à la bohème paceña dans un café de la rue Jaen, une des rues coloniales les mieux préservées de La Paz avec son pavé de petites pierres rondes et ses maisons du 16e siècle.

On nous conseille très fortement de sortir en groupe, car les rues ne sont pas sûres la nuit. Un groupe d'amis boliviens nous accompagne au Etno café. L'endroit a été créé par des écrivains et des artistes en art visuel et offre une ambiance tamisée un peu mystérieuse avec lumières rouges et noires. Des photos sont exposées aux murs et on y sert une liqueur d'absinthe maison, à consommer avec modération : l'alcool monte à la tête plus rapidement en altitude!

Après quelques absinthes et quelques Paceñas, la bière locale, on décide de battre en retraite. Difficile de veiller très tard quand on est touriste à La Paz. La fatigue se fait rapidement sentir. Et la feuille de coca a ses limites!