Le soleil est levé depuis peu en Australie lorsqu’Aurélie Tisseur et Olivier Grignon s’installent devant leur écran pour parler à La Presse de leur « grande aventure ».
Ils sont actuellement entre Sydney, où ils ont passé un mois, et Melbourne, leur prochaine destination.
Pour se loger au pays des kangourous, le couple mise sur le gardiennage d’animaux (pet sitting). Des propriétaires leur confient les clés de leur maison gratuitement ; en échange, ils prennent soin de leur chien ou de leur chat. « C’est très populaire en Australie », indique Aurélie Tisseur, qui trouve cette pratique « formidable, parce que ça [leur] permet de [se] sentir à la maison ».
Car leur vrai domicile, ils l’ont quitté depuis près d’un an déjà. Le 3 février 2023, les deux Montréalais se sont envolés en direction de la Thaïlande pour le début d’un grand périple qui les a menés à Taïwan, au Viêtnam, en Inde, en Malaisie, à Singapour, en Indonésie, au Japon, en Corée du Sud et maintenant en Australie.
Vivre autrement
Ce long voyage « est un peu la conséquence de [leur] vie qui, jusqu’à ce moment-là, était beaucoup axée sur la performance, le travail, le fait de suivre le chemin tracé », explique Aurélie Tisseur.
Le cap de la trentaine et « son lot de questionnements » puis la mort du père d’Olivier Grignon leur ont insufflé « l’envie profonde de prendre le temps de vivre ».
« Et si on partait ? Si on prenait une pause ? », a proposé le jeune homme à sa conjointe des 11 dernières années lors d’un repas au restaurant.
Un voyage d’un an : le projet était tentant, mais était-ce réalisable ?
Les amoureux en ont discuté avec Marie-Chantal Labelle, présidente des Routes du monde, agence spécialisée dans le voyage d’aventure. Cette amie du père d’Olivier les a aidés à faire un itinéraire fictif et à estimer un budget.
« On est sortis de cette rencontre en se disant : finalement, c’est possible », indique Aurélie Tisseur, en précisant que leur budget se situe entre 100 $ et 200 $ par jour.
Ils ont mis leur appartement à louer, ont averti leurs employeurs, puis, quelques mois plus tard, ils étaient à Bangkok, en Thaïlande, où ils avaient réservé cinq nuits à l’hôtel.
À partir de là, ils se sont laissé guider par leurs envies et par leurs sens. « Tous nos choix de destination étaient extrêmement motivés par la nourriture », révèle la jeune femme. Ils ont effectué des recherches sur les plats régionaux et se sont assurés d’y goûter, précise son conjoint. À ce chapitre, les saveurs de l’Inde ont particulièrement séduit leurs papilles. « L’Inde, c’est une aventure culinaire incroyable ! », s’exclame Aurélie Tisseur.
Expériences marquantes
En plus des mets, ce sont les expériences qui ont contribué à tracer l’itinéraire du couple. « On voulait vivre des choses plutôt que juste voir des choses », explique la voyageuse. « On ne voulait pas seulement cocher des villes ou des sites de l’UNESCO », ajoute son conjoint.
Quelles ont été leurs expériences marquantes ? Le choix est très difficile, avoue le couple. « On se sent comme si on demandait à des parents de choisir leur enfant préféré », dit en rigolant Aurélie Tisseur.
En Inde, ils ont fait une randonnée de cinq jours dans l’Himalaya en compagnie de deux guides locaux sur une route sinueuse principalement empruntée par des pèlerins. Le regard pétillant, la voyageuse parle du chai siroté autour du feu illuminant leur campement, des festins préparés par leurs guides, des villages isolés… « C’était vraiment magique comme expérience ! »
Au Japon, les amoureux ont visité à vélo l’île de Naoshima, renommée pour ses nombreux musées « grandioses » et ses œuvres d’art en plein air. « C’est la fois dans notre vie où on a vraiment compris à quel point on peut être bouleversé par l’art », confie Aurélie Tisseur.
C’est également sur deux roues que le couple a exploré la côte est de Taïwan. Un trajet qui a duré un peu plus d’une semaine et lors duquel les voyageurs ont pris le temps de s’arrêter dans les villages et d’aller à la rencontre des gens. La langue était-elle une barrière ? « Les gens sont vraiment rapides sur le Google Traduction », s’amuse Olivier Grignon.
Curiosité et découvertes
Alors qu’ils franchiront bientôt le cap des 365 jours à l’étranger, les deux voyageurs commencent-ils à dresser un bilan de leur aventure ? « Je pense qu’on ne mesure pas encore tout ce que ça nous a apporté [mais] le mot-clé qui revient beaucoup dans nos discussions, c’est “curiosité”. Ça a décuplé notre curiosité envers les gens, envers le monde », répond Aurélie Tisseur.
Ils ont aussi découvert des modèles de vie différents de même que des passions : la photographie pour lui, l’écriture pour elle. La jeune femme raconte d’ailleurs leurs aventures à travers des publications Instagram. Le couple rêve même de créer un livre à son retour.
Consultez le compte Instagram d’Aurélie Tisseur