(Ottawa) En regardant les paysages à partir de la fenêtre ovale d’un Airbus320, il est facile d’oublier à quel point la pandémie de la COVID-19 a changé nos routines.

Tout semble calme et normal quand on regarde les champs à partir de 10 000 mètres d’altitude. Mais quand les lunettes s’embuent parce qu’on porte un masque depuis qu’on a mis les pieds dans l’aéroport, le retour à la réalité se fait rapidement.

À l’aéroport d’Ottawa, des cercles ont été ajoutés à tous les deux mètres aux comptoirs d’enregistrement, aux postes de contrôle de sécurité et dans les corridors.

PHOTO JONATHAN HAYWARD, THE CANADIAN PRESS

À l’aéroport de Vancouver, des lignes en ruban adhésif sont installées sur le sol pour faciliter la distanciation sociale.

Puisque le trafic aérien est presque non existant, les annonces d’embarquement sont sporadiques. Ce sont plutôt les rappels de se laver les mains et de porter un masque qui reviennent fréquemment.

Dans les salles d’attente autour des portes d’embarquement, des cordons ont été ajoutés sur certains sièges pour éviter que les gens s’assoient trop près les uns des autres.

Quand la file se forme pour l’embarquement, la prise de la température s’est ajoutée au processus habituel de vérification de la carte d’embarquement et de l’identité du voyageur. On doit baisser son masque brièvement pour permettre au personnel de confirmer son identité.

Les salutations du personnel de bord sont étouffées par leur masque et chaque passager reçoit une trousse avec un masque, des gants, une bouteille de désinfectant et des lingettes désinfectantes.

Il y a aussi une petite bouteille d’eau. La distanciation sociale signifie aussi qu’il n’y aura pas de service à bord.

À l’arrivée à l’aéroport Pearson de Toronto, il n’y a plus de masses de familles et d’amis attendant les voyageurs. À la sortie, la sensation de respirer un peu d’air frais est encore plus forte, alors qu’on peut enfin enlever son masque.

Ce n’est pas que la routine qui change en raison de la pandémie, mais aussi les rituels.

Si on aime regarder les écrans avec les heures de départ et arrivée des vols pour rêver un peu, les destinations sont beaucoup moins exotiques ces jours-ci. En ce jour de semaine, moins d’une dizaine de vols sont affichés, presque tous vers des villes canadiennes de la région.

Les boutiques ont aussi adapté leur offre. À travers les souvenirs habituels, on retrouve un chandail à 12,99 $ sur lequel est imprimé le message : « Je pratiquais la distanciation sociale avant que ce soit tendance ».