Depuis janvier 2007, François-Guy Thivierge butine d'un toit du monde à un autre. Son circuit des plus hauts sommets de la planète a commencé par le mont Aconcagua en Amérique du Sud. Par la suite, il y a eu les ascensions du Kilimandjaro, de l'Everest, du mont Vinson en Antarctique, du mont Denali en Amérique du Nord et de l'Elbrouz, en Europe. Pour que la collection soit complète, il ne manquait plus qu'une promenade à la Pyramide Carstensz, en Océanie. Si tout va bien, l'alpiniste de Québec devrait fouler le sommet de cette montagne de 4880 mètres le 6 ou le 7 novembre prochain.

«Depuis ma tendre enfance, j'ai toujours été attiré par les montagnes. C'est mon père qui m'a initié, par la marche en montagne et le ski alpin. À 12 ans, on m'a identifié comme un bon grimpeur. Ça m'a donné le goût de continuer», raconte ce grand sportif accroc aux défis extrêmes, qui confie que le plus beau jour de sa vie a été celui où il a foulé le sommet de l'Everest, le 22 mai 2008.

 

«Une heure avant d'atteindre mon objectif, j'ai senti une grande chaleur dans mon corps, comme une sorte d'énergie. J'étais presque capable de me regarder intérieurement et j'ai vraiment senti mon corps en vie. Cela m'a propulsé et donné de la force, j'ai senti que j'atteignais le rêve de ma vie. À ce moment-là, tout s'est mis à défiler dans ma tête: j'ai pensé à ma famille, ma blonde, mes proches, mes commanditaires, et tous les Québécois qui ont signé mon drapeau.»

Aventurier, conférencier, entrepreneur - il a fondé le premier centre d'escalade de la région de Québec -, François-Guy Thivierge compte à son actif 48 expéditions dans 20 pays et 6 continents.

Une longue ascension

Pour cette ascension de la Pyramide de Carstensz en Nouvelle-Guinée, il se prépare à une longue et pénible ascension de 12 heures sur la roche. «Les principaux dangers sont les chutes de pierres, les équipements mal ancrés, les vieilles cordes, les fautes d'inattention. En revanche, il n'y a pas de crevasses ou d'avalanches, les principaux dangers des hautes montagnes», résume l'alpiniste de 45 ans.

Spécialiste de l'escalade de roches, François-Guy Thivierge prévoit atteindre son septième sommet plus rapidement que plusieurs de ses prédécesseurs. «Nous aurons deux grands clochers rocheux à franchir à l'aide d'une tyrolienne sur corde, que nous allons hisser pour traverser ce précipice de 250 mètres de profondeur.»

Celui qui prévoit écrire un livre sur ses sept sommets parle avec un sang-froid remarquable de ce prochain défi que seuls 170 alpinistes ont réussi avant lui. En juin dernier, il a pourtant failli rebrousser chemin lorsqu'il a vu deux alpinistes périr lors de l'ascension du mont Denali. «Pendant un moment, j'ai eu l'intention d'arrêter. J'ai pensé que ce n'était pas fait pour moi.»

Le goût du défi a eu raison de la peur. Si bien que demain, il quittera le sol québécois avec Serge Massad, un alpiniste montréalais qui en est à son cinquième sommet. On pourra suivre leurs exploits sur Facebook ainsi que sur le site de François-Guy Thivierge (www.francoisguythivierge.com)