Il ne faut pas croire que la saison des pommes ne commence qu'en septembre. Dès la mi-août, plusieurs variétés de pommes, qu'on qualifie de hâtives, ont atteint leur maturité dans les vergers et ne demandent qu'à être cueillies. Pour les amateurs, c'est l'occasion de goûter à des variétés que l'on ne retrouve presque plus dans les magasins.

C'est le cas de la Melba, une pomme en voie de disparition. Chez les pomiculteurs qui proposent l'autocueillette, on la cultive encore, car elle permet d'ouvrir la saison plus tôt. Dans les fermes commerciales, qui vendent leur production à des épiceries ou à des transformateurs, on ne plante plus cette variété depuis belle lurette.

Variétés rares

«Le problème de la Melba, c'est que'elle se meurtrit très facilement. Donc, les magasins n'en veulent plus», déplore Éric Lafrance, copropriétaire des Vergers Lafrance, à Saint-Joseph-du-Lac. Mais les consommateurs perdent au change, car cette fragilité n'enlève rien à son goût, bien au contraire. «Beaucoup de gens viennent expressément à la mi-août pour retrouver la saveur de cette pomme d'autrefois, surtout les 60 ans et plus», affirme M. Lafrance.

Outre la Melba, d'autres variétés de pommes hâtives, qu'on appelle également pommes d'été, sont mûres pour la cueillette ou en voient de l'être. C'est le cas de la Vista Bella, de la Jerseymac et de la jaune transparente. «Cette dernière est une autre variété que l'on ne voit presque plus et pourtant, c'est la meilleure pomme qui soit pour faire de la compote», soutient Denis Charbonneau, propriétaire de Verger et Cidrerie Charbonneau, à Mont-Saint-Grégoire.

À proximité de Montréal, de nombreux pomiculteurs sortiront leurs échelles et leurs sacs pour accueillir les autocueilleurs cette fin de semaine (téléphonez avant pour vous en assurer). L'avantage d'y aller dès maintenant, outre le plaisir de croquer dans des variétés rares, c'est que l'achalandage est moindre, tout comme le trafic pour s'y rendre. «De plus, ça donne l'occasion d'y aller deux fois plutôt qu'une dans une année», estime M. Charbonneau.

Des pluies bénéfiques

Quant à la saison des pommes d'automne, elle commence en septembre avec la paulared. Suivent, dans le désordre, la McIntosh, la lobo, la Cortland, l'empire et la spartan. Les pommes d'automne, ou pommes tardives, continuent à dominer largement la production au Québec, car elles se conservent mieux que les pommes d'été. Selon les chiffres de la Fédération des producteurs de pommes du Québec (FPPQ), le Québec récolte annuellement 5,5 millions de minots de ce fruit charnu. De ce nombre, seulement 200 000 à 300 000 sont des pommes hâtives.

Loin de déplaire aux pomiculteurs, la saison des pluies (c'est-à-dire l'été 2008) a été excellente pour la récolte. «Les pommes profitent au maximum de l'apport d'eau pour grossir. Cependant, il nous faudrait quelques belles journées ensoleillées en août pour qu'elles prennent une belle couleur», explique Daniel Ruel, directeur général de la FPPQ.

Vous cherchez les bonnes adresses pour faire de l'autocueillette? Vous les trouverez toutes sur le site de la FPPQ. Des pictogrammes permettent également de savoir quels sont les services offerts sur place. Est-ce qu'il y a une boutique? Des balades en calèche? Une miniferme?

Pour le savoir, rendez-vous sur www.lapommeduquebec.ca.