Félix Leclerc a terminé ses jours dans l'île d'Orléans, mais c'est à Vaudreuil, plus précisément sur le chemin de l'Anse, qu'il a vécu les années les plus prolifiques de sa carrière, y composant Moi, mes souliers, L'hymne au printemps et Bozo. Sa maison du 186, chemin de l'Anse, où il a habité de 1956 à 1966, sera transformée en centre d'interprétation pour rappeler la mémoire de Félix à Vaudreuil.

Si tout va comme prévu, l'ancienne propriété du chansonnier, construite en 1890, sera ouverte au public dès 2010. Mais d'ici là, beaucoup de travail reste à faire. La partie arrière de la maison aux volets bleus, trop endommagée, sera démolie afin d'être reconstruite, tandis que le garage, qu'on appelle la forge, sera reconverti en atelier d'artistes.

À l'intérieur, une exposition, dont la forme reste à déterminer, rappellera l'histoire de Félix Leclerc à Vaudreuil, où il a vécu pendant 20 ans, de 1946 à 1966, d'abord dans une maison qu'il avait louée (aujourd'hui démolie), puis dans la maison du 186, chemin de l'Anse. «C'est ici qu'a démarré sa carrière internationale de chansonnier. À l'époque, il faisait du théâtre avec les Compagnons de Saint-Laurent, écrivait des pièces et travaillait à des émissions radiophoniques», rappelle Lorraine Messer, présidente de la Société de sauvegarde de la mémoire de Félix Leclerc (SSMFL).

À l'arrière de la maison, la grange, que Félix Leclerc baptisa «L'Auberge des morts subites», lui servait d'atelier de répétition. Malheureusement, cette structure sera démolie, n'ayant pas survécu à l'avalanche de neige de l'hiver dernier, mais son bois sera récupéré en vue de sa reconstruction. L'objectif sera d'en faire, dans une phase ultérieure, une petite salle de spectacles.

Les démarches pour ouvrir ce centre d'interprétation ont été longues et ardues. Il a fallu six ans de négociations pour acquérir l'ancienne propriété, qui fait face au lac des Deux-Montagnes. La SSMFL en a finalement pris possession en 2006, grâce à la participation financière de la municipalité de Vaudreuil-Dorion et à un généreux mécène.

Cependant, elle était alors en piteux état. «Sauf qu'à l'intérieur, nous avons eu une belle surprise. La partie avant était demeurée comme à l'époque de Félix, avec les mêmes papier peint, lambris et parquet», affirme Mme Messer. Avec des bénévoles, la SSMFL a réalisé le nettoyage du terrain de quatre acres.

C'est l'architecte Josette Michaud, de la firme Beaupré et Michaud, une spécialiste de la restauration de bâtiments patrimoniaux, qui a élaboré le plan de conservation et de mise en valeur de l'endroit. La première phase des travaux, qui comprend la restauration de la maison et de la forge, coûtera plus de 1,5 million. «D'autres activités de financement sont à prévoir. On pense entre autres vendre des briques de la maison au coût de 100 $», dit Mme Messer.

La SSMFL affirme que leur projet n'entre pas en compétition avec l'Espace Félix-Leclerc de l'île d'Orléans, institution dirigée par la fille du chansonnier, Nathalie Leclerc. «Nous avons des contacts réguliers avec la famille de Félix Leclerc. Martin Leclerc, qui a grandi à Vaudreuil, nous appuie», soutient Mme Messer.

Félix Leclerc est mort le 8 août 1988. Au cours des prochains mois, plusieurs événements souligneront le 20e anniversaire de son décès, dont la sortie d'un album-hommage en septembre, tandis que le spectacle de clôture des FrancoFolies lui sera aussi consacré.