En 2007, des urologues d'Irlande du Nord ont élucidé un des mystères du diabète. Depuis longtemps, la maladie était liée à des problèmes reproducteurs. Mais comme elle se déclare généralement au milieu de la vie, il était difficile de cerner l'ampleur de la contribution du diabète.

En étudiant des diabétiques dans la trentaine et en comparant leurs spermatozoïdes à ceux d'hommes en bonne santé, les chercheurs de l'Université Queens à Belfast ont constaté que le volume de sperme par éjaculation était 25% plus bas chez les diabétiques, que les dommages génétiques aux spermatozoïdes étaient deux fois plus fréquents et que les spermatozoïdes des diabétiques étaient moins rapides.

Dans leur étude publiée dans la revue Human Reproduction, les urologues britanniques ont conclu qu'une partie de la diminution de la fertilité des hommes qu'on remarque depuis quelques décennies pouvait être due à la hausse de la prévalence du diabète.

Les hormones sexuelles jouent d'ailleurs un rôle dans la consommation d'insuline. À l'adolescence, les filles diabétiques ont souvent plus de difficulté que les garçons à doser leurs injections d'insuline, à cause des fluctuations hormonales, selon Constantin Polychronakos, qui dirige l'endocrinologie pédiatrique à l'Hôpital de Montréal pour enfants.

Une récente étude de l'Université d'État de New York confirme les liens étroits entre hormones et diabète. Les patients atteints de diabète de type 2 ont deux fois moins de testostérone que la moyenne, selon l'étude publiée dans la revue Diabetes Care. «Pour le moment, on ne sait pas si c'est l'oeuf ou la poule, explique l'auteur principal de l'étude, Sandeep Dhindsa. Peut-être qu'un faible taux de testostérone prédispose au diabète, ou alors c'est le contraire. Il se peut aussi qu'un troisième problème cause ces deux phénomènes.»