Le sport est bénéfique pour la santé, on le sait et on le répète. Mais que se passe-t-il quand on en fait trop ? Surmenée, la mécanique des «super athlètes» connaît à l'occasion des ratés.

Coup de chaleur et autres bobos

Durant une épreuve de longue haleine, l'hypothermie, le coup de chaleur, la déshydratation et/ou la surhydratation peuvent frapper à tout moment, aux risques et périls de l'athlète. « Je bois peu en course. Ça m'est déjà arrivé, confuse, de zigzaguer involontairement en fin de parcours », raconte l'ultra-marathonienne Sylvie Boisvert.

Fracture de stress

Plus souvent qu'autrement, «c'est l'entraînement intense qui fait mal à long terme », souligne le Dr Martin Lamontagne, physiatre au CHUM, professeur adjoint de clinique et médecin des équipes de natation, de tennis, de ski alpin, de badminton et de golf des Carabins de l'Université de Montréal. «Les fractures de stress sont le lot des athlètes d'endurance, ça prend un très haut volume d'entraînement. Par exemple, les fractures du bassin sont plus fréquentes chez les athlètes qui courent plus de 80 km par semaine. »

Tendinites

Les athlètes de haut niveau - du tennis à la course, en passant par le ski - ont davantage de blessures ligamentaires et des tendinites. «Quand la fatigabilité s'installe, les mécanismes de défense sont moins efficaces et les risques de blessure sont augmentés, explique-t-il. Si le ligament est déchiré, on peut garder une certaine fragilité.»

Système immunitaire affaibli

«Si l'entraînement modéré a, semble-t-il, un effet bénéfique sur le système immunitaire, c'est l'inverse quand on s'entraîne trop, explique le spécialiste. Il y aurait un «boost» durant l'épreuve, mais une baisse d'efficacité des défenses immunitaires par la suite. »

Carence en fer

Les athlètes d'endurance - et plus particulièrement les coureurs semble-t-il - sont aussi plus nombreux à souffrir d'anémie. «On pense que, chez les coureurs, les globules rouges seraient traumatisés au niveau du talon», indique le Dr Lamontagne.

Épuisement

L'alpiniste Gabriel Filippi a déjà frôlé la mort, dans une petite hutte sur une montagne du Chili. « Je vomissais de la bile et du sang. Mon corps n'était plus capable de fournir d'efforts. J'étais sûr de crever là. Par miracle, je me suis réveillé le lendemain matin.» Il était en état de déshydratation avancée et d'épuisement après avoir mis les pieds sur quatre continents en 48 heures.

«La machine humaine est capable d'en prendre, mais cette fois-là, j'ai atteint le bout du rouleau.»