Alors que 850 enfants atteints d'un trouble du spectre de l'autisme attendent depuis plus de 200 jours de recevoir des services de réadaptation au Québec, deux nouvelles études viennent démontrer les bienfaits considérables d'une intervention précoce chez cette clientèle.

Depuis 2009, les chercheuses Céline Mercier et Julie McIntyre ont mené deux études sur des groupes d'enfants atteints d'un trouble du spectre de l'autisme (TSA) à Laval et en Montérégie. Les résultats de leurs études, publiés hier, montrent que l'intervention comportementale intensive (ICI) auprès des enfants autistes est très efficace.

«Après seulement six mois, on a vu des gains notamment sur le plan du langage, de l'autonomie, de la socialisation, énumère Mme McIntyre. On les aide à devenir plus fonctionnels.»

«On parle de gains significatifs sur les symptômes autistiques, sur le quotient intellectuel, sur les comportements socioaffectifs. Même les enfants les plus atteints ont fait des gains», affirme Mme Mercier.

Les enfants ayant reçu une intervention précoce se sont par exemple mis à parler, à pointer des objets, à faire moins de crises ou à vouloir établir des liens avec leur entourage. Des gains majeurs pour les familles. «Ça améliore la qualité de vie de ces enfants et de leurs proches», note Mme McIntyre.

Investissements demandés

Pour le directeur général de la Fédération des centres de réadaptation en déficience intellectuelle et en troubles envahissants du développement (CRDITED) du Québec, Claude Belley, le nouveau gouvernement doit s'engager dès maintenant à investir 20 millions de plus par année dans ce secteur pour éliminer les listes d'attente et permettre à des centaines d'enfants autistes d'améliorer leur qualité de vie.

«En investissant dans l'intervention précoce, on [s'évite bien des problèmes] plus tard. Parce que ce qui n'est pas acquis à un jeune âge, on a de la difficulté à le récupérer», dit-il.

«À cause des listes d'attente au Québec, on ne peut souvent pas commencer les interventions avant l'âge de 4 ans, ajoute Mme McIntyre. Mais des études ont montré que la durée de l'intervention est importante. Si on commençait plus tôt, ce serait encore mieux. On économiserait des coûts plus tard.»