Un souper de Noël a laissé de bien mauvais souvenirs en Montérégie, l'an dernier. Quarante-trois convives ont présenté des «symptômes apparentés à une gastroentérite d'origine virale» après avoir mangé des aliments préparés par un traiteur de la région, selon le Bilan annuel 2011-2012 des toxi-infections alimentaires, que vient de publier en ligne le ministère de l'Agriculture, Pêcheries et Alimentation du Québec (MAPAQ).

À leur tour, certains de ces malades ont contaminé d'autres membres de leur entourage. La source probable de cette éclosion? Une employée, chargée de la préparation des hors-d'oeuvre, avait des symptômes de gastroentérite la veille de la fête. Elle est retournée au travail sans respecter le délai de retrait de 48 heures après la disparition des symptômes.

Un total de 1207 déclarations d'intoxications alimentaires, qui ont rendu 2859 personnes malades, ont été signalées au Québec, en 2011-2012. Ces toxi-infections - qui donnent des maux de ventre et des nausées - sont dues à l'ingestion d'aliments ou d'eau contaminés par des bactéries, des virus, des parasites ou des substances chimiques.

Que ceux qui ont peur de goûter au buffet de leur party de bureau se rassurent: le nombre de signalements a baissé de 3,1 % l'an dernier, par rapport à la moyenne des cinq dernières années. Quant au nombre de personnes malades, il a chuté de 12,7 %. Seize épisodes de maladie ont touché vingt personnes et plus, ce qui est comparable à l'année précédente.

Hausse des cas de Salmonella enteritidis

Ce sont d'abord les salmonelles qui font des dégâts, avec 126 signalements. Une hausse des cas de maladie associée à Salmonella enteritidis a été notée dans plusieurs régions. Une éclosion importante, qui a touché 15 personnes, a été observée dans le Bas-Saint-Laurent.

La consommation d'aliments prêts à manger vendus en épicerie et préparés, encore une fois, par un employé malade est probablement à l'origine du mal.

Un deuxième épisode notable a touché cinq personnes de la Montérégie, qui ont mangé dans un restaurant asiatique de la région. Une éclosion de Salmonella cuckmere a, quant à elle, été liée à la consommation de beurre de sésame importé du Liban.

Une soixantaine de signalements liés à Campylobacter ont été reçus, en provenance en majorité de Lanaudière (36,5 % des cas) et des Laurentides (14,3 % des cas).

Trente infections à l'E. coli 0157: H7 - la bactérie trouvée dans l'usine albertaine de XL Foods - ont aussi été recensées. Une éclosion nationale (14 diagnostics au Québec, en Ontario et au Nouveau-Brunswick) a été associée à l'ingestion de noix de Grenoble; une autre (4 cas au Québec et en Colombie-Britannique) à la consommation de foie de veau.

170 signalements liés aux noix de pin

Des intoxications alimentaires «d'origine possiblement chimique» perdurent également depuis quelques années. Depuis 2009, le MAPAQ a reçu 170 signalements de consommateurs qui ont ressenti une altération du goût avec persistance d'amertume dans la bouche, après avoir mangé des noix de pin. Des infections liées à la consommation de betterave râpée crue au restaurant ont aussi été signalées.

Seulement 1,9% des établissements alimentaires inspectés du Québec ont été visés par une déclaration de toxi-infection. C'est dans la région de Montréal qu'il y a eu le plus de dossiers (349). Mais c'est plutôt dans la Capitale-Nationale que le nombre d'épisodes signalés par rapport au nombre d'établissements est le plus élevé.

Au Québec, 40 personnes par 100 000 habitants ont présenté des symptômes de gastroentérite liée à une intoxication alimentaire en 2011-2012.

Régions ayant reçu le plus de signalements d'intoxications alimentaires en 2011-2012

Montréal : 349 dossiers

Montérégie : 153 dossiers

Ville de Québec : 143 dossiers

Laval : 104 dossiers

Causes des toxi-infections alimentaires d'origine microbiologique*

Salmonelles : 45 % des cas

Campylobacter : 16 % des cas

E. coli 0157: H7 : 12,5 % des cas

Autres : 26,5 %

* Confirmées par un diagnostic médical, un isolement de la souche dans les aliments ou une enquête épidémiologique.

Source: Bilan annuel 2011-2012 - Toxi-infections alimentaires, MAPAQ