Deux ans après la mort du cinéaste Gilles Carle, son héritage perdure au-delà de son oeuvre artistique. La Maison de répit Gilles-Carle pour proches aidants a été inaugurée, hier à Cowansville, par son ancienne compagne et aidante naturelle, la chanteuse Chloé Sainte-Marie. Celle qui milite pour les droits des aidants depuis plusieurs années a parlé de la journée comme la «clef de voûte» de sa quête pour améliorer le sort des personnes qui prennent soin d'un proche malade.

«La mort de Gilles ne m'a pas dit qu'il fallait abandonner le combat. Au contraire, j'ai senti une poussée d'aller encore plus loin, plus à fond, et d'aboutir au moins à une première maison pour que le modèle soit créé et que l'on puisse le perpétuer au Québec», a-t-elle confié en entrevue.

La Maison Gilles-Carle offrira des services de gardiennage de 2 à 14 jours. Trois chambres peuvent accueillir des personnes aidées ne nécessitant pas de soins spécialisés et une quatrième grande chambre peut héberger un aidant et son aidé. Les responsables évaluent qu'ils pourront accueillir environ 150 personnes par année.

«La santé du système de santé passe par l'aidant naturel, a expliqué Mme Sainte-Marie. Maintenant, on reconnaît que l'aidant, c'est le coeur, que c'est l'allié de l'État, car si l'État ne considère pas notre travail, le système de la santé va s'écrouler.»

Mme Sainte-Marie affirme qu'elle a reçu plusieurs propositions pour bâtir des maisons ailleurs au Québec, dont une à Montréal.

«Il faut garder le principe de la maison. Il faut que ce soit à l'échelle humaine. Je ne veux pas de ghettos de parkinson, d'alzheimer, ou de sclérose en plaques.»