Les hommes dont l'index est plus long que l'annulaire présentent moins de risque de développer un cancer de la prostate, selon une étude du British Journal of Cancer publiée mercredi, qui pourrait contribuer au dépistage de la maladie.

La longueur des doigts est déterminée in utero, et est liée aux niveaux de testostérone avant la naissance, explique l'étude conduite notamment par l'Université de Warwick et l'institut britannique de recherche sur le cancer (Institute of Cancer Research).

Une exposition plus faible à la testostérone est associée à un index plus long, et à un effet protecteur vis à vis du cancer de la prostate, selon l'étude.

Les chercheurs ont comparé les mains de 1.524 patients atteints d'un cancer de la prostate avec celles de 3044 personnes en bonne santé, sur une période courant de 1994 à 2009.

Plus de la moitié des participants à l'étude avaient un index moins long que l'annulaire.

Les participants dont l'index était plus long que l'annulaire (quatrième doigt) présentaient un risque de développer un cancer de la prostate inférieur de 33%. Pour les moins de 60 ans, le risque était même réduit de 87%, selon l'étude.

«Nos résultats montrent que la taille de l'index pourrait être utilisée comme test simple pour un risque de cancer de la prostate, en particulier pour les hommes de moins de 60 ans», a estimé un des auteurs, le Professor Ros Eeles de l'Institut de recherche sur le cancer.

«La forme des doigts pourrait potentiellement aider à détecter les hommes à risque, pour conduire des investigations plus poussées, peut-être en combinaison avec d'autres facteurs, familiaux ou génétiques», a-t-elle indiqué.

Le rôle de l'exposition hormonale in utero a été mis en évidence pour d'autres pathologies pouvant survenir tout au long de la vie, comme l'arthrose et le cancer du sein.

Toutefois, si la taille de l'index peut faire partie d'un ensemble de «marqueurs» de la maladie, elle ne peut suffire à elle seule à pronostiquer un cancer de la prostate, et les hommes dont l'index est plus court -la moitié de la population- ne devraient pas s'affoler, a mis en garde une association britannique de recherche sur le cancer de la prostate (Prostate Cancer charity).

Le dépistage systématique du cancer de la prostate est controversé. Certains experts lui reprochant d'entraîner un surdiagnostic et un surtraitement de cancers qui n'auraient jamais évolué, avec des séquelles parfois importantes (fuites urinaires, troubles de l'érection).