L'aviez-vous remarqué? Suer au gym ou faire quarante longueurs de piscine deux fois par semaine ne fait pas maigrir. L'exercice, il faut en faire pour son mieux-être, mais pour faire fondre les bourrelets, mieux vaut cibler son alimentation. C'est du moins ce que conclut une étude de Timothy S. Church et al, publiée plus tôt cette année dans la revue scientifique américaine PloS.

Church et ses collègues ont réuni 411 femmes ménopausées, obèses et sédentaires et les ont réparties en quatre groupes. Aux femmes des trois premiers groupes, on a assigné un entraîneur personnel qui leur a respectivement soumis à 72 minutes, 136 minutes ou 194 minutes d'exercice hebdomadaire, selon leur groupe-cible. Aux femmes du quatrième groupe, on a demandé de ne rien changer à leurs habitudes sportives. À toutes, on a dit de manger comme à l'habitude. Résultat? Les femmes qui ont fait 72 et 136 minutes d'exercice n'ont pas vraiment perdu plus de poids que celles qui n'en ont pas fait du tout et les plus actives - avec 194 minutes d'exercice hebdomadaire - ont perdu la moitié de ce que les chercheurs avaient escompté.

Les femmes des quatre groupes ont cependant perdu du poids, les chercheurs attribuant la chose au fait que, se sentant observées, elles y pensaient deux fois avant d'aller au McDo.

Comment expliquer que l'exercice modéré n'ait pas fait perdre plus de calories que cela aux femmes actives? Timothy Church - à l'instar de plusieurs chercheurs avant lui - avancent que les gens ont souvent tendance, après avoir fait du sport à se récompenser avec de la nourriture. Dans le style : Je me suis tapé une heure de jogging, je peux bien manger un petit muffin.

L'ennui, a expliqué M. Church lors de diverses entrevues accordées aux médias, c'est que les gens surestiment très souvent l'énergie dépensée en faisant du sport et sous-estime le nombre de calories de leurs petites gâteries.

En 2000, dans le Psychological Bulletin, les chercheurs Mark Muraven et Roy Baumesiter avaient déjà creusé le thème de la volonté, qui ne serait pas élastique. Ils avaient conclu que des gens qui se faisaient violence pour faire de l'exercice, qui s'y astreignaient à reculons, n'ont souvent plus la volonté nécessaire pour s'autodiscipliner autant sur l'autre front, celui de l'alimentation.

Plus tôt cette année, dans le Canadian Medical Association Journal, une autre étude établissait que dans la population en général, les programmes d'éducation physique à l'école n'entraînaient pas une réduction de l'indice de masse corporelle chez les enfants.

Cette étude, comme celle de l'Américain Timothy Church, a valu à ses auteurs une flopée de bois vert et les a amenés à bien préciser leur pensée. Non, l'exercice physique à dose modérée ne fait pas maigrir, mais oui, il est essentiel à une bonne santé cardiovasculaire et osseuse.

C'est bon pour le corps, bon pour le moral, bon pour le système immunitaire, même, concluait, fin 2009, Jeffrey Woods, professeur de kinésiologie à l'Université de l'Illinois. À la lumière de diverses études publiées en rafale ces dernières années sur le sujet, il concluait que l'exercice modéré ou vigoureux pouvait réduire de 25 % le risque d'infection respiratoire.