L'abus de gommes à mâcher stimulantes, à base de caféine et guarana, peut conduire à l'hôpital, avertissent des médecins dans la revue médicale britannique The Lancet, datée de samedi.

Le Dr Francesco Natale, de Naples (Italie), et ses collègues décrivent ainsi le cas d'un préadolescent de 13 ans (poids: 45 kg - taille: 1,60 mètre) arrivé aux urgences de l'hôpital Monaldi en novembre 2008.Selon ses parents, il était inhabituellement agité et agressif après l'école.

Le gamin s'est défendu d'être stressé ou d'avoir pris des drogues ou des stimulants, mais se plaignait du ventre, d'aller souvent faire pipi et de picotements dans les jambes.

Les examens montrent une accélération du rythme cardiaque (tachycardie à 147 battements/minute) et du rythme respiratoire ainsi que d'une élévation de la pression artérielle (145/90 mm de mercure). Tout le reste est normal (tests sanguins, radio pulmonaire...), en particulier aucune trace de cocaïne, d'héroïne ou d'amphétamines n'est retrouvée dans son organisme.

Plus tard, la mère revient aux urgences brandissant deux paquets vides de chewing-gum stimulants (ou énergétiques) trouvés dans le sac de son fils. Ces gommes contiennent notamment 160 mg de caféine par paquet et du guarana (plante stimulante d'origine amazonienne), relèvent les médecins.

Le garçon a admis avoir consommé 2 paquets de ces gommes contenant 320 mg de caféine en 4 h - soit l'équivalent de l'ingestion d'environ dix tasses de thé chez un adulte de 70 kg. Ce qui représente une dose non négligeable pour cet enfant de 45 kg, probablement assez sensible aux effets de la caféine, à laquelle il n'était pas accoutumé. Sa mère avait indiqué qu'il n'était pas un consommateur usuel de sodas riches en caféine.

Les autres composants de la gomme ne sont pas en cause parce qu'ils étaient à trop faibles doses ou qu'ils auraient provoqués d'autres symptômes que ceux observés chez ce patient.

Le garçon - bien remis depuis - a vraisemblablement fait une intoxication aiguë à la caféine due à ces gommes, selon les auteurs qui suggèrent de vérifier leur consommation en cas d'intoxication à la caféine chez des enfants ou adolescents.