Elle s'est fait attendre, cette fabuleuse d'Assassin's Creed sur fond de Révolution française. Voilà maintenant le temps de découvrir si elle est la révolution promise ou si des têtes doivent tomber.

L'ASSASSIN SHAKESPEARIEN 

Unity nous met dans la peau d'Arno, un jeune homme impétueux qui fait penser à Ezio. Né dans une famille aisée, Arno découvre rapidement ses liens avec le clan des Assassins.

Afin d'ajouter un peu de drame, il est accusé du meurtre de son père adoptif, et son amoureuse, la fille de ce dernier, se trouve à travailler pour les Templiers. Un beau dilemme cornélien avec une twist à la Roméo et Juliette.

La Révolution française est ici la toile de fond où Arno est un assassin parmi tant d'autres et cherchera la rédemption à travers la vengeance. Il rencontrera des personnages - le Marquis de Sade, Napoléon, le roi de Thunes - tous aussi charismatiques les uns que les autres.

Le jeu revient ainsi aux bases des assassinats du premier Assassin's Creed. Il se permet toutefois de proposer plus d'options en ajoutant des objectifs pour faciliter ses contacts ainsi que des quêtes secondaires tout de même variées et très intéressantes.

LA JOUABILITÉ : LA VÉRITABLE RÉVOLUTION

Les déplacements plus fluides, les combats plus difficiles et plus techniques, un mode coopératif soigné et amusant, le studio de Montréal a mis les bouchées doubles afin d'améliorer grandement la jouabilité. Ce n'est pas encore parfait. On s'accroche encore sur des parois sans le vouloir, mais c'est beaucoup mieux.

Le mode infiltration est maintenant bien affirmé et il est aussi possible d'individualiser son personnage de la tête aux pieds. Cela aura une influence sur nos techniques de combat et sur notre capacité à être furtif.

L'ART DE L'HISTOIRE

Le jeu se permet des écarts. La Marseillaise ne se fredonnait pas à cette époque et le drapeau français n'avait pas cette apparence. Nous sommes dans un jeu et il est raisonnable de vouloir y inclure des éléments plus caricaturaux. Unity intrigue et suscite un intérêt pour les événements qui l'entourent.

La construction de Paris, du un pour un, est très détaillée et tout simplement une prouesse en soi. Y ajouter autant de citoyens et y intégrer les intérieurs des bâtiments est du jamais vu dans l'histoire du jeu vidéo.

La modélisation des personnages ainsi que les costumes sont impressionnants. Unity est un vrai cours sur les tendances et événements qui ont entouré un pan de l'histoire qui concerne la France et nous à la fois.

LA BASE, C'EST LA TECHNIQUE

Des personnages qui apparaissent dans le vide, des textures qui « poppent » et des problèmes de collisions, nous en avons rencontré régulièrement. Des troubles plutôt normaux pour ce genre de jeu d'action en monde ouvert. On se rappellera les postures loufoques des chevaux dans Red Dead Redemption ou encore les personnages qui nous ont fait les rotations de tête de l'Exorcisme dans Fallout.

Là où Unity perd beaucoup de points, c'est sur la fluidité. Que ce soit lors de certaines cinématiques ou pendant le jeu, le nombre d'images par seconde baisse tellement que cela mine carrément l'immersion. Cette baisse arrive sur PC (version testée), mais est encore plus ressentie sur console. (Pour le peu de temps que j'ai pu passer sur la version Xbox ONE.)

Il aurait été judicieux de régler cela avant de mettre le jeu sur les tablettes. Les joueurs n'ont pas à attendre après des retouches.

VERDICT

Malgré ses problèmes techniques impardonnables, cet Assassin's Creed n'est pas mauvais. Il suffit de déambuler dans cette reconstitution révolutionnaire du Paris de la fin du XVIIIe siècle pour apprécier le travail considérable que le jeu représente. C'est tout simplement la plus belle ville modélisée pour un monde ouvert. Le jeu revient certes aux bases des missions et l'histoire ne bouleverse pas la série, mais Ubisoft y amène de belles trouvailles. Soulignons le système d'infiltration bien pensé et l'individualisation de personnages plus que variée.

Assassin's Creed Unity

- Concepteur : Ubisoft Montréal

- Éditeur : Ubisoft

- Consoles : PC, PS4, Xbox ONE

- Cote : M (17+)

- En français

- Testé sur PC

- 3,5 étoiles sur 5