Le skieur canadien Erik Guay n'espère pas trop des Championnats du monde de ski alpin, qui s'amorcent mardi, à Garmisch-Partenkirchen, en Allemagne. Mais il croit tout de même qu'une médaille pourrait relancer sa saison.

C'est ce qu'a déclaré le skieur de 29 ans, lundi, au cours d'une téléconférence donnée à quelques heures du début des activités.

Guay est aux prises avec des maux de dos qui l'empêchent de donner sa pleine mesure sur le circuit de la Coupe du monde cette saison. Le détenteur du globe de cristal du super-G n'est monté qu'une fois sur le podium - une troisième place au super-G de Val Gardena, son seul top-10 de la saison - et il n'a pas semblé très optimiste en vue du super-G, mercredi.

«Je me sens «moyen» a-t-il laissé tomber. J'ai eu beaucoup de maux de dos dernièrement. Mais aux Championnats du monde, on vise toujours une médaille, on est là pour ça. Pas seulement de mon côté, mais du côté de l'équipe au complet.

«J'éprouve pas mal de douleurs. J'ai pris deux jours de congé après ma dernière course et je ne participerai pas aux descentes libres de mardi. Je ne skierai de nouveau qu'au moment de la course.»

Il est d'autant plus frustrant pour Guay qu'il n'y a rien qu'il puisse faire pour accélérer sa guérison. L'une de ses vertèbres s'est déplacée et a endommagé les ligaments devant la maintenir en place et l'intervention chirurgicale est exclue avec ce type de blessure.

«Je reçois des traitements de massothérapie. Je fais de la physiothérapie et j'ai fait beaucoup d'acupuncture avant Kitzbühel (du 21 au 23 janvier dernier) et beaucoup d'exercices pour les abdominaux.»

Bref, Guay a le moral à plat. Cependant, l'athlète de Mont-Tremblant admet qu'une médaille à ces Championnats du monde viendrait sauver sa saison.

«Oui, je crois. Si vous montez sur le podium aux Mondiaux, ça efface tout le reste!»

Si sa blessure ne le force pas à modifier son style sur les pentes, elle l'ennuie considérablement.

«En fait, j'endure mon mal, a-t-il dit. Je le sens surtout après les descentes. Je pense que c'est important de ne pas modifier ma façon de skier, sinon je skie «trop raide» et ce n'est pas rapide. J'ai besoin d'un peu de temps pour guérir, mais ça adonne mal: ce sont les Championnats du monde.»

Guay table toutefois sur les quelque trois semaines de repos qu'il bénéficiera entre les Championnats du monde et sa prochaine compétition pour se remettre le plus possible de cette blessure.

«Mon plan, avant la Coupe du monde (de Kvitfjell), en Norvège (les 12 et 13 mars), c'est de revenir à la maison, subir des traitements pendant une semaine et recommencer à skier par la suite.»

Une équipe décimée

Celui qui occupe le 34e rang au classement général de la Coupe du monde n'est pas le seul à éprouver des ennuis. L'équipe masculine canadienne est aux prises avec un nombre effarant de blessés et devra composer avec un personnel plutôt inexpérimenté à ces Championnats du monde.

«L'équipe se porte tout de même bien, mentalement, a déclaré l'entraîneur-chef de l'équipe masculine, Paul Kristofic. C'est évident, cette saison a été particulièrement difficile côté blessures, pas seulement pour notre équipe, mais pour plusieurs équipes sur le circuit. C'est la partie malheureuse du travail que nous effectuons. Nous avons été particulièrement touchés du côté du groupe de vitesse.

«Mais du côté technique, nous sommes plutôt demeurés en santé cette saison et nous avons un groupe qui a déjà connu du succès (à Garmisch), dont Erik Guay. Alors, je dirais que le moral tient bon.»

Comme il y a toujours un revers à une médaille, Guay estime que toutes ces blessures n'ont pas que du mauvais.

«Ces nombreuses blessures donnent la chance aux plus jeunes, a noté Guay. Je pense à un gars comme Ben Thompson, qui a pu démontrer son savoir-faire lors de quelques épreuves cette saison. Je pense que c'est une bonne chose pour lui que de prendre un peu d'expérience.

«Et il ne faut pas oublier des gars comme Jan Hudec, un vétéran qui a déjà remporté une médaille d'argent (à Äre, en Suède, en 2007). Un autre gars qui est capable de bien skier sous pression.»