Très discret depuis son arrivée à Whistler, Erik Guay a fait parler ses skis, jeudi matin, enregistrant le troisième temps de la deuxième descente d'entraînement des Jeux olympiques.

Sur un parcours tronqué de près de 600 mètres, Guay a fini à 22 centièmes du leader, l'Autrichien Michael Walchhofer, et à neuf centièmes du deuxième, son compatriote Robbie Dixon. Le Suisse Didier Cuche avait réussi le meilleur temps comme mercredi, avant d'être disqualifié pour avoir manqué une porte.

Comme la veille, Guay n'a pas livré ses impressions aux journalistes après sa course. Le descendeur de Mont-Tremblant a plutôt été rejoindre sa fiancée Karen et sa petite fille Logan, un an, qui venaient d'arriver à Whistler.

«Je veux garder mes gars dans une certaine bulle, sans que l'impact médiatique ne soit trop important», a expliqué un peu plus tard Lionel Finance, entraîneur de l'équipe de vitesse. «Je veux garder les choses normales, telles qu'elles le sont habituellement. Pas besoin de mettre de pression supplémentaire. Il y en a déjà assez comme ça avec des Jeux olympiques à la maison.»

Même si le bas du parcours baignait dans le brouillard et que certains coureurs ont été ralentis, Finance estimait que les résultats de l'entraînement n'ont pas été faussés. Cuche reste le «grandissime» favori, dixit l'entraîneur, avec Walchhofer pas loin derrière.

Les Canadiens ne sont pas en reste. Jan Hudec, qui revient d'une sixième opération aux genoux, a réalisé le 13e temps, une excellente nouvelle pour lui. «Mon meilleur résultat cette saison», a blagué l'Albertain. Manuel Osborne-Paradis, le favori local, a pour sa part dû lever le pied vers la fin et s'est installé au 21e échelon.

«Erik a fait un très beau parcours, Robbie aussi, même s'il a fait une petite faute au milieu, a expliqué Finance. Ça va dans le bon sens. On grimpe les échelons petit à petit.»

Au-delà des résultats, la grande nouvelle du jour est que les 89 inscrits ont pu s'élancer, ce qui n'était pas évident en début de matinée. Au bas de la pente Dave Murray Downhill, il neigeait à plein ciel et un épais brouillard empêchait de voir à plus de 300 ou 400 mètres.

Avec le mauvais temps annoncé, la Fédération internationale de ski craignait une autre annulation après celle de la veille. Pour qu'une descente officielle puisse être présentée, au moins un entraînement doit être complété. Maintenant que c'est chose faite, il restera à la météo d'être collaboratrice pour la journée de samedi.

«Pour moi, de toute façon, il n'y a pas de question à se poser, pour Erik en particulier, a dit Finance. Pour la course, il faudra aller en chercher encore plus qu'aujourd'hui, aller au plus profond de son âme pour aller chercher les quelques dixièmes qui vont faire la différence.»