Teemu Selane rêvait d'une médaille d'or pour conclure sa carrière olympique. Et même s'il aura la chance de gagner le bronze, samedi, Selanne ne pouvait cacher sa déception après la dégelée de 6-1 encaissée aux mains des États-Unis.

«Je ne me souviens pas d'avoir été victime d'une défaite pareille aux Jeux. Je voulais vraiment atteindre la finale. Je croyais vraiment que nous avions l'équipe pour nous y rendre», murmurait le Finlandais habituellement très enjoué.

«Je n'ai pas de mots pour décrire comment je me sens. C'était 1-0, 2-0, 3-0 ça n'arrêtait pas de monter. À ce niveau, il était impossible de croire en nos chances de revenir. À un moment donné, j'aurais préféré que nous soyons dans un match de curling. On aurait pu donner la victoire à l'adversaire et s'en aller», a ajouté Selanne sans même esquisser un sourire.

«J'espère que je pourrai sourire demain. Gagner une médaille de bronze serait quand même fantastique. Mais le reste de la journée sera difficile. Et perdre comme on vient de le faire rend tout ça plus difficile encore.»

À quelques pas de lui, le capitaine Saku Koivu affichait un air sévère. Il n'a pas commenté le revers en anglais, mais aux collègues finlandais à qui il a parlé, Koivu a soutenu que lui et ses coéquipiers se devaient de profiter de l'occasion de remporter le bronze samedi afin de faire oublier la défaite contre les USA.

Dans le camp des États-Unis, les commentaires étaient beaucoup plus enjoués. Et l'idée de revoir le Canada qu'ils ont battu 5-3 en ronde préliminaire et contre qui ils ont perdu le match de médaille d'or en 2002.

«Ce sera une belle occasion de réaliser ce que nous n'avons pu faire à Salt Lake. Mais est-ce que ce sera le Canada? Je ne sais pas. Mais peu importe l'adversaire, je crois que nous avons démontré tout au cours du tournoi la grande qualité de notre équipe. On a disputé une très solide première période. Après, le jeu a baissé d'intensité. Nous étions plus dans un mode de se rendre au bout tout en évitant les blessures. Mais dimanche. Ce seront 60 grandes minutes de hockey que nous devrons disputer», a lancé le défenseur qui domine son équipe avec quatre buts et neuf points.

Après un match facile qui lui a permis d'éclipser Miikka Kiprusoff et d'améliorer des statistiques qui étaient déjà éloquentes avant le match (1,25 but alloué par partie et taux d'efficacité de 94,4%), Ryan Miller était heureux de souligner le travail de ses coéquipiers.

«Le travail et la qualité des gars qui jouent devant moi n'ont pas été assez soulignés depuis le début du tournoi. Nous formons une très bonne équipe et nous l'avons prouvé en jouant comme nous l'avons fait. C'est un fait que nous sommes jeunes, que nous manquons d'expérience, mais nous comptons sur énormément de talent.»

Capitaine de l'équipe américaine, Jamie Langenbrunner considérait que lui et ses coéquipiers pouvaient rêver à la médaille d'or sans toutefois perdre de vue qu'elle est loin d'être gagnée.

«Au-delà des doutes qui pèsent sur nous et sur nos chances de gagner depuis des mois, nous avons la médaille d'or comme objectif. Nous avons établi cet objectif lors du camp d'entraînement au mois d'août, nous l'avons répété en arrivant ici et nous sommes à une victoire de le réaliser. Notre progression au fil du tournoi nous permet d'afficher une certaine confiance. Mais peu importe l'adversaire, nous devrons faire ce que nous faisons depuis le début du tournoi. Nous imposer dès le début du match en dictant l'allure de la rencontre.»