Malgré leurs titres olympiques de 2002 et 2006, les Canadiennes seront les négligées face aux Américaines aux Jeux de Vancouver.
Ces dernières ont remporté les deux derniers championnats du monde et misent sur une jeune gardienne, Jesse Vetter, qui s'amuse depuis des mois à bafouer les redoutables attaquantes canadiennes.
«Ça ne veut rien dire, assure Melody Davidson, l'entraîneur-chef de l'équipe canadienne. Tous les matchs que nous avons joués contre les Américaines depuis deux ans n'étaient pas des finales olympiques. Tout ce qui compte pour nous, c'est d'être prêtes le 25 février 2010 pour disputer cette finale.»
Après avoir perdu la première finale olympique de hockey féminin à Nagano en 1998, les Canadiennes avaient créé la surprise en triomphant des Américaines à Salt Lake City en 2002. Elles ont défendu leur titre avec succès en 2006, contre les Suédoises qui avaient sorti les Américaines en demi-finale.
Qui ira aux Jeux?
Un groupe de 26 athlètes a été réuni à Calgary au mois d'août pour un camp d'entraînement qui ne se terminera qu'à Vancouver. Six Québécoises sont du groupe, dont la gardienne Kim St-Pierre et l'attaquante Caroline Ouellette, qui étaient là en 2002 et 2006. La gardienne Charline Labonté, la défenseur Catherine Ward, les attaquantes Sarah Vaillancourt et Marie-Philip Poulin, la plus jeune du groupe à 18 ans, visent également des places dans l'équipe olympique.
«Tout le monde a déménagé ici (à Calgary). Certaines vivent dans des maisons, d'autres partagent des appartements», explique St-Pierre. Aucune fille n'est assurée de son poste. Mais je veux être la gardienne numéro un et jouer les matchs importants.»
Pour une recrue comme Poulin, l'expérience est exigeante. Selon Melody Davidson, la jeune attaquante est dans la lutte pour l'un des 21 postes de la formation olympique. «Elle se bat chaque jour à l'entraînement et tente de nous prouver qu'elle mérite sa place, estime Davidson. Elle a beaucoup de talent, mais a aussi encore beaucoup à apprendre, sur la glace, mais surtout à l'extérieur, dans sa façon de préparer les matchs, de récupérer, de manger...
«Nous ne ferons pas de coupes avant la fin novembre, peut-être même plus tard. Nous voulons vraiment être certaines de choisir la meilleure équipe possible. Le niveau de jeu est plus élevé chaque année. Il n'y a pas que les Américaines dont il faut se méfier. Les Suédoises et les Finlandaises progressent rapidement.»
Battre les Américaines
Les Canadiennes disputeront près de 40 matchs avant les Jeux, avec au moins quatre affrontements contre les Américaines et un voyage en Scandinavie pour la Coupe des quatre nations.
«La rivalité avec les Améri-caines est vraiment intense. On vient de gagner un match préparatoire contre eux (le 5 octobre à Victoria) et il ne nous a pas manqué grand-chose dans les matchs précédents pour les battre, indique Kim St-Pierre. De toute façon, ce sera très différent à Vancouver, pendant les Jeux, quant la foule sera déchaînée et l'ambiance explosive.»
Becky Kellar, la plus expérimentée de l'équipe à 34 ans, n'a pas hésité à s'installer à Calgary avec ses deux jeunes fils pour revivre l'expérience. Son mari est resté à la maison, en Ontario, pour faire rouler l'entreprise familiale, mais Becky n'est pas seule.
«Mes parents sont avec moi et tout se passe bien avec les garçons, explique Kellar. L'entraînement progresse bien et l'équipe commence à se souder, même s'il y a encore beaucoup de travail à accomplir.
«Les Américaines ont été un peu chanceuses dans nos derniers matchs, c'est vrai, mais il va falloir améliorer notre production offensive et resserrer un peu notre défense.»
Deux fois championne olympique, plusieurs fois championne du monde, Kellar mise sur cette expérience de la victoire pour faire la différence. «Celles qui étaient à Salt Lake City ou à Turin se souviennent combien c'est difficile d'aller jusqu'au bout avec la pression des Jeux olympiques. Elles se souviennent aussi combien la joie est intense quand on gagne la médaille d'or. C'est une formidable source de motivation pour toute l'équipe.»