Après dix-huit mois de retraite sportive, Justine Henin a retrouvé le monde du tennis avec une aisance déconcertante pour intégrer dès son deuxième tournoi la cour des favorites à l'Open d'Australie qui commence lundi.

«Je me sens à ma place ici», souligne la Wallonne, confortée pour sa reprise par une finale la semaine dernière à Brisbane où, par séquences, on a cru revoir la joueuse qui a dominé le circuit pendant des années.

Seulement battue au tie-break du set décisif par Kim Clijsters -elle aussi de retour sur le circuit en mars- Henin a donné l'impression qu'elle pouvait, comme sa compatriote victorieuse à l'US Open, frapper un grand coup dès son premier tournoi du Grand Chelem de ce qu'elle appelle sa «deuxième carrière».

«Je n'aurais pu espérer mieux comme entrée en matière que Brisbane. C'était magnifique. Exactement ce dont j'avais besoin. Mais c'est encore trop tôt pour me prononcer en termes de résultats», tempère l'ex-N.1 mondiale, qui a remporté à Melbourne en 2004 l'un de ses sept titres du Grand Chelem.

Pour elle il s'agit d'abord de se «reconstruire», de «retrouver un équilibre» après une longue pause qui lui a permis «de grandir et d'apprendre beaucoup de choses» sur elle-même.

«Au jour le jour»

«Je n'ai pas d'attentes particulières pour l'Open d'Australie si ce n'est de donner le meilleur de moi-même, d'être audacieuse. Ce n'est pas parce que j'ai joué la finale à Brisbane que je vais changer d'état d'esprit. Je vais y aller petit à petit, vivre au jour le jour», assure-t-elle.

Mais il faut croire que le tennis est une prolongation naturelle de l'existence de la Belge qui y a rapidement retrouvé ses repères. La concurrence aussi car Henin est déjà crainte comme la peste à Melbourne, malgré un tableau difficile qui lui fait rencontrer sa compatriote Kirsten Flipkens, avant, peut-être, un deuxième tour choc face à la N.5 mondiale Elena Dementieva.

«Je suis impatiente de retrouver mon rang car j'adore gagner, me surpasser», reconnaît-elle en ajoutant: «je n'ai jamais aimé la première semaine en Grand Chelem», habituée qu'elle est de voir plus loin, vers la partie finale d'un tournoi où elle pourrait croiser Clijsters en quarts de finale.

«Kim? Vous ne pouvez pas vous empêcher de poser la question. Bien sûr que je suis au courant qu'elle est dans la partie du tableau, mais je ne pense pas à elle, pour moi le premier match est déjà bien assez», s'offusque-t-elle.