Sans pitié avec Jo-Wilfried Tsonga, le Suisse Roger Federer a rejoint le Britannique Andy Murray en finale de l'Open d'Australie, vendredi à Melbourne.

Sans ressort, le N.1 Français n'a jamais été en mesure d'inquiéter le N.1 mondial, implacable pour lui infliger une défaite cuisante (6-2, 6-3, 6-2).

«J'étais bien. Après quelques jeux, je sentais que ça pouvait être un bon match pour moi», a commenté Federer, tellement serein qu'il aurait fallu se sublimer pour le bousculer vendredi.

Tsonga en était incapable. Obligé de courir derrière le score dès le début du match, le Français n'a jamais réussi à à insuffler ce grain de folie nécessaire pour emballer un match à sens unique (1h28 de jeu !).

Eprouvé par ses deux matches en cinq sets aux tours précédents, il lui manquait le «coup de rein nécessaire» pour grappiller ces quelques millimètres et centièmes de secondes qui font la différence.

Avec son immense expérience, Federer a profité de l'aubaine. «Ce soir, j'avais l'impression d'avoir cette seconde supplémentaire pour choisir mes coups, ça m'a donné presque à chaque fois une deuxième option», a constaté le Suisse qui n'a pas eu une seule balle de break à défendre.

Sautant sur la moindre occasion, il a pris cinq fois le service enrayé (6 aces, 5 double-fautes) de Tsonga qui, privé aussi de sa deuxième arme de poing (seulement trois coups droits gagnants) a dû s'incliner devant le maître.

«Il ne m'a pas donné grand chose. Il n'est pas N.1 mondial pour rien et moi pour l'instant je ne suis pas N.10 pour rien», a tranché le Français, agacé parfois, frustré souvent mais surtout impuissant de bout en bout.

Federer: «La pression est sur Murray»

«Jo est un joueur talentueux et on le reverra à l'avenir. C'était peut-être mon dernier match facile contre lui», l'a consolé Federer, grand seigneur au moment d'aller viser un 16e titre lors de sa 22e finale du Grand Chelem.

Ce ne sera pas facile pour le Suisse mené 6-4 dans ses confrontations directes avec Murray, qui, en fonction du résultat de la finale, deviendra N.2 ou N.3 mondial lundi.

«Mon record contre lui est négatif, c'est vrai. Ca veut dire d'abord que c'est un bon joueur. Mais sans vouloir lui enlever quoique ce soit, j'ai perdu plusieurs fois contre lui alors que je n'étais pas à 100%. Et au meilleur des cinq sets, c'est encore une autre histoire», a annoncé Federer.

«Andy Murray est arrivé au niveau où il gagne même dans les mauvais jours. Mais moi je suis là pour lui barrer la route et c'est ce que j'espère faire dimanche», a-t-il ajouté.

«La pression sera plus sur ses épaules, il a plus besoin de cette victoire que moi. Moi je l'ai déjà fait», a ajouté Federer, alors que Murray doit faire face aux énorme attentes d'une Grande-Bretagne qui n'a plus gagné en Grand Chelem depuis 1936 chez les messieurs.

Tsonga peut, lui, quitter Melbourne avec la satisfaction d'avoir réussi le deuxième meilleur résultat de sa carrière en Grand Chelem. Il y aura vécu plein d'émotions, remportant les deux premiers matches en cinq sets de sa carrière, dont celui face au N.3 mondial Novak Djokovic en quarts de finale.