Roger Federer, trop fort pour Gaël Monfils, s'est qualifié pour les demi-finales de Roland-Garros en remportant mercredi une tranquille victoire en trois sets 7-6 (8/6), 6-2, 6-4.

Le Suisse a éteint le suspense dans la première manche en sauvant trois balles de break puis une balle de set dans le tie-break. La suite n'a été qu'une promenade que le Parisien, trop passif, n'a jamais été capable d'entraver.

«C'était très important de gagner ce premier set. Gaël l'a senti mentalement et physiquement», a déclaré le vainqueur. «J'ai essayé de jouer agressif, c'est pour ça que j'ai fait quelques fautes, j'ai pris peut-être un peu trop de risques, mais j'avais peur qu'il s'y mette avec son coup droit.»

En contraste total avec son huitième de finale contre Andy Roddick, disputé dans une atmosphère surchauffée sur le court Suzanne-Lenglen, Monfils n'a pas su emballer le match.

Au premier set, il a pourtant fait jeu égal avec le Suisse du fond du court, mais il lui a manqué le brin de folie indispensable pour faire douter un champion du calibre de Federer. C'est au contraire le N.2 mondial qui a su prendre les plus gros risques offensifs et qui en a été récompensé.

Du coup, le Central est resté étrangement amorphe, comme s'il s'agissait d'un simple match de la première semaine entre deux anonymes.

«Au premier set, j'ai eu des occasions mais je n'ai pas su les concrétiser. Je me suis un peu énervé. Après c'était plus dur et il a bien joué», a réagi Monfils.

Une fois aux commandes, Federer a été intouchable. Excellent au service, il a dirigé les échanges avec son superbe coup droit. Dans un tournoi marqué par des sorties très moyennes contre José Acasuso (4 sets) puis Tommy Haas (5), il a fait de loin son meilleur match.

Monfils a fait appel au médecin du tournoi avant le début du troisième set, mais il ne s'agissait apparemment pas d'un réveil de sa blessure à un genou.

20e demie de suite

Le Parisien avait été longtemps incertain avant le tournoi, mais son état avait paru s'améliorer au fil des matches.

Federer affrontera le vainqueur du match entre l'Argentin Juan Martin Del Potro (N.5) et l'Espagnol Tommy Robredo (N.16) dans sa 20e finale de suite en Grand Chelem. Aucun des deux ne semblent a priori capables de lui barrer la route d'une quatrième finale consécutive.

Le Suisse est archi-favori pour remporter le dernier titre du Grand Chelem qui manque à son palmarès et égaler le record des titres majeurs détenu par Pete Sampras (14).

De ses quatre derniers adversaires possibles, le Chilien Fernando Gonzalez est le seul à l'avoir déjà battu. Son bilan contre Federer est d'une victoire pour... 12 défaites. Robin Soderling est à 0-9, Robredo à 0-8 et Del Potro à 0-5.

«Ca montre que j'ai déjà joué beaucoup de très bons matches», a dit le Suisse quand on lui a fait remarquer cette statistique. «C'est bon d'en parler parce que les gens ont dit beaucoup de c... ces derniers temps».

Pour Monfils, la quinzaine a quand même été satisfaisante malgré la déception finale, compte tenu des incertitudes qui pesaient sur sa participation. Demi-finaliste l'année dernière, il ne va faire qu'un recul limité au classement mondial.

«Là tout de suite c'est la déception, mais j'ai quand même confirmé que je pouvais revenir au plus haut niveau. C'est la déception mais il y a un peu de satisfaction aussi», a dit le Français.