Ça ne s’est pas fini en conte de fées, mais Leylah Annie Fernandez quitte néanmoins Montréal la tête remplie de bons souvenirs.

Le parcours de la Québécoise à l’Omnium Banque Nationale a pris fin de façon brutale, sur une défaite de 6-2 et 6-3, tard jeudi soir, au troisième tour du tournoi montréalais, contre l’Américaine Danielle Collins.

Fernandez a vite lancé des fleurs à sa rivale. « Elle a joué un excellent match, elle n’a pas fait d’erreur », a-t-elle dit, un constat des plus réalistes.

PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

Danielle Collins et Leylah Fernandez

C’est toutefois une semaine bien remplie qui se conclut pour la gauchère. Trois matchs sur le central, trois expériences différentes : une victoire convaincante d’entrée de jeu, une bataille de trois manches et trois heures au deuxième tour, puis une défaite sans appel pour conclure.

Ce qu’elle retient de sa semaine ? « Les frissons. Les frissons que j’ai sentis chaque fois que j’entrais sur le terrain, quand ils criaient mon nom. Ils m’encourageaient, mais aussi, ils aiment le tennis. »

« Ensuite, il y a eu les entraînements avec mon père, avec ma sœur, le temps passé avec ma famille. Ce sont des moments précieux pour moi. »

Conditions difficiles

Les spectateurs — et les joueuses — ont dû être patients. Le match, prévu à l’origine à 19 h, s’est amorcé à 22 h en raison des retards liés aux averses.

Collins a d’ailleurs indiqué ne pas avoir eu d’échauffement d’avant-match, autre que les quelques balles que les joueuses s’échangent à leur arrivée sur le terrain. « J’ai déjà beaucoup joué cette semaine, donc j’étais correcte sans échauffement », a estimé la gagnante, après le match. La Floridienne de 29 ans disputait en effet un cinquième match en six jours, puisqu’elle a dû passer par les qualifications pour obtenir sa place au tableau principal.

Fernandez a toutefois refusé l’excuse des conditions difficiles. « Mon adversaire doit vivre avec ces conditions, donc ce n’est pas vraiment une excuse », a-t-elle martelé. Plus tard, elle dira toutefois que Collins « a plus d’expérience, et ça a paru ».

Après une première manche relativement aisée pour Collins, Fernandez a retrouvé son aplomb en deuxième manche, jusqu’au huitième jeu, où son service a été brisé à zéro. Le bris a été confirmé quand la Lavalloise a commis une de ses cinq doubles fautes du match.

« Au lieu de jouer mon jeu, de jouer les angles, je voulais être la plus offensive et ça ne m’a pas aidée », a constaté Fernandez. Ses ennuis au service n’ont pas aidé non plus. À plusieurs reprises, elle a d’ailleurs dû reprendre son lancer de balle, un problème qui l’a suivie toute l’année, a-t-elle laissé entendre.

En point de presse après son éclatante victoire de mercredi, la jeune femme de 20 ans avait décrit Collins comme une adversaire coriace, « a tough cookie », avait-elle dit en anglais. Elle savait de quoi elle parlait, car Collins a été dominante au service, n’offrant pas même une balle de bris à sa jeune rivale.

Collins a maintenant remporté cinq matchs de suite, en calculant les qualifications. Elle a toutefois rendez-vous avec la numéro 1 mondiale, Iga Swiatek, ce vendredi, en quarts de finale.