Ça n’a pas été aussi expéditif que ce à quoi beaucoup s’attendaient, mais c’est le résultat qui compte. Iga Świątek a eu le dessus en trois manches de 6-3, 4-6 et 6-2 face à l’Américaine Danielle Collins, vendredi soir.

La première raquette mondiale accède ainsi aux demi-finales pour la 9fois en 12 tournois cette année.

Si cette victoire n’est pas surprenante, le temps que ç’a pris pour la décrocher l’est quelque peu. Ce duel face à la 48e mondiale n’a pas été un long fleuve tranquille pour l’actuelle meilleure joueuse au monde.

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Danielle Collins

La dernière fois qu’elle avait affronté Collins, à Doha, en février dernier, Świątek avait eu le dessus en deux manches rapides de 6-0 et 6-1. Cette fois-ci, l’Américaine s’est montrée fort plus tenace. Après tout, elle arrivait sur le court central après avoir éliminé Elina Svitolina, la 8tête de série Maria Sakkari et la favorite locale Leylah Fernandez au cours des derniers jours. Tous les espoirs étaient permis.

Après que Collins eut réussi à s’accorder la deuxième manche, certains se sont demandé si le parcours de Świątek à Montréal pouvait s’arrêter en ce frisquet vendredi soir d’août. Après tout, au même moment à Toronto, Carlos Alcaraz baissait pavillon devant Tommy Paul…

Mais l’athlète de 22 ans, elle, n’a pas douté.

Dans ce tournoi, j’essaie de ne pas trop tout analyser. J’ai des solutions faciles et des choses faciles que je dois faire pour mieux jouer, alors j’ai juste pensé à ce que je devais changer.

Iga Świątek, après sa victoire contre Danielle Collins

La jeune femme n’est pas au sommet pour rien. Elle « savait ce [qu’elle] avait à faire ». En gros, ça se résumait à « jouer du meilleur tennis ». Et c’est ce qu’elle a fait ; elle a augmenté la cadence, joué avec plus de puissance et de rapidité.

« J’ai juste joué, et j’ai fait quelques erreurs évidemment, mais je savais ce que je devais changer », a-t-elle résumé.

Gérer les pensées

En première manche, Świątek a brisé l’Américaine à deux reprises pour rapidement prendre les devants 5-1. Son opposante a réussi à briser à son tour ensuite, mais c’était trop peu, trop tard.

Après avoir remporté ce set 6-3, Świątek a mis sa serviette autour de son cou, pris sa banane et son journal avant de quitter le terrain. Elle était de retour quelques minutes plus tard. Mais qu’y avait-il donc dans ce journal ?, lui a-t-on demandé.

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Iga Świątek

« C’est juste pour me rappeler les choses clés sur lesquelles je me suis concentrée en arrivant sur le court, pour continuer à faire les choses qui ont fonctionné. »

« Pendant un match, plusieurs pensées peuvent survenir, a-t-elle continué. Je veux toujours commencer de la même façon quand je gagne un set. »

Toujours est-il que Collins n’avait pas dit son dernier mot… L’athlète de 29 ans a adapté son jeu en deuxième manche et a démontré de belles choses, tenant tête à Świątek. Alors qu’elle menait 5-4, elle a échappé trois balles de bris avant de finalement s’approprier la manche.

C’est d’ailleurs à ce moment que les spectateurs ont commencé à se faire entendre un peu plus. Parce que jusque-là, disons qu’on n’assistait pas au match le plus palpitant de l’histoire.

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Danielle Collins

Świątek a brisé Collins deux fois en troisième manche pour mettre fin à ce duel de 2 h 23 min.

Alors que Świątek a rencontré les médias une heure après sa victoire, Collins, elle, l’a fait immédiatement à sa sortie du terrain. De toute évidence, elle ne rayonnait pas par sa bonne humeur. Dans presque chacune de ses réponses, l’athlète de 29 ans a rappelé que « c’est difficile de jouer contre la meilleure joueuse du monde », vantant la précision et les tactiques de Świątek.

« Quand le match a commencé à être un peu moins accessible pour moi, je pense que c’est parce que j’étais plus passive et Iga a capitalisé là-dessus. Elle a utilisé son jeu agressif pour prendre l’avantage. »

L’énergie est là

Świątek se mesurera à Jessica Pegula, 4tête de série, en demi-finale samedi après-midi. Les deux joueuses se sont déjà affrontées à sept reprises en carrière ; Świątek a gagné cinq fois. Au sujet de sa prochaine adversaire, la Polonaise a noté sa constance au fil des dernières saisons.

« Ce ne sera assurément pas facile, mais je ne vais pas vous dire les tactiques, a-t-elle lancé en souriant. Je vais juste dire que je vais donner mon maximum et j’espère que ce sera un bon match. »

À ceux qui s’inquiéteraient du niveau d’énergie de la numéro un mondiale, ce n’est pas la peine. « Il est encore très élevé, a-t-elle assuré. […] Dans ma vie, je n’ai jamais été dans une situation où je n’avais pas d’énergie après deux longs matchs. »

Tenez-vous-le pour dit.