À sa première visite en Australie, Alexis Galarneau s’est facilement fondu dans la masse. Avec sa longue chevelure, sa joie de vivre et sa détente habituelle, il s’est rapidement senti à sa place. Sur la plage et sur le terrain.

« Tout le monde fait des blagues. Tout le monde est sarcastique. La vie est relax ici. C’est une île tranquille », a raconté le Lavallois entre deux matchs du tableau de qualifications des Internationaux d’Australie.

Galarneau a d’abord déposé ses valises à Canberra, dans le sud-est de l’île, pour disputer le premier tournoi Challenger de la saison. Il s’est incliné dès le départ devant Liam Broady, 159e joueur mondial.

Son passage dans la capitale a duré quelques jours avant qu’il reprenne la route vers Melbourne pour vivre son baptême du feu en tournoi du Grand Chelem.

Ça avait bien commencé pour la 206e raquette mondiale, avec une victoire au premier tour des qualifications contre Ryan Peniston. Quelques heures après son appel avec La Presse, il a trébuché devant Juan Pablo Varillas, dans un duel de près de trois heures.

Mine de rien, Galarneau a fait des pas de géant depuis un an pour arriver à vivre du tennis.

En 12 mois, il a bondi de 172 places au classement de l’ATP, a fait ses marques sur le circuit Challenger, a pu jouer sur le court central du stade IGA à l’Omnium Banque Nationale de Montréal et a fait partie de l’équipe gagnante de la Coupe Davis.

Pouvoir se battre pour une place dans le tableau principal du premier tournoi majeur de la saison a été comme une récompense pour lui.

« Ça fait du bien », précise-t-il. Certainement plus que certaines séances d’entraînement sous le soleil de l’Océanie. « Il commence à faire chaud par moments quand même. De 32 à 35 oC en milieu d’après-midi, mais je pense qu’ils sont habitués à pire », raconte Galarneau.

La météo demeure un infime détail. Il se considère comme « chanceux » de pouvoir vivre une telle expérience à ce stade de sa carrière.

Le top 100 dans le viseur

Depuis son départ de l’Université North Carolina State en 2021, Galarneau joue au tennis à temps plein. Il est donc normal et légitime de lire « Joueur de tennis professionnel » tout en haut de son profil Instagram.

PHOTO OLIVIER JEAN, ARCHIVES LA PRESSE

Alexis Galarneau à l’Omnium Banque Nationale de Montréal, en août dernier

En passant chez les professionnels, il a réalisé l’un de ses rêves. Au terme de la dernière saison, son entourage et lui ont établi de nouveaux objectifs pour l’année à venir. Certains athlètes sont récalcitrants à l’idée de communiquer ce genre d’informations. Par superstition ou pour éviter de se le faire remettre au visage en fin de saison.

Galarneau, lui, a été transparent : il veut percer le top 100 et se qualifier pour un tournoi du Grand Chelem.

Il y a tellement de différentes manières de percer le top 100 qu’on ne s’est pas mis d’objectifs de gagner un certain nombre de tournois ou de tours. Je veux arriver dans le top 100, peu importe la manière.

Alexis Galarneau

Le Lavallois a été incapable de se qualifier pour le premier tournoi majeur de la saison. Évidemment, il aurait aimé subir un meilleur sort, mais il croit devoir « mesurer les attentes », en début de saison. « On a quand même eu un bon mois de repos, donc on a besoin de reprendre nos repères, explique-t-il. Je n’ai pas trop d’attentes, c’est mon premier Grand Chelem. Je travaille sur les détails, alors j’accepte aussi le fait de faire des erreurs, mais je sais qu’au bout du compte ça va payer et que je vais entrer dans le top 100. »

Confiance en hausse

Galarneau dit se sentir à l’aise dans les gros tournois : « Parce que j’ai travaillé toute ma vie pour pouvoir participer à des tournois comme ça [...] et je sens que c’est là que j’ai mes meilleures performances. »

PHOTO FOURNIE PAR ALEXIS GALARNEAU

Alexis Galarneau

D’ailleurs, son passage à l’Omnium Banque Nationale a été bénéfique pour sa confiance : « Ça m’a prouvé que j’avais le niveau. Je sens que j’ai ma place. »

Pour atteindre ses objectifs, il pense devoir jouer avec plus de constance. La quête éternelle de tout joueur de tennis, mais aussi la chose la plus difficile à obtenir. Il avait connu une bonne séquence en fin de saison et il espère pouvoir surfer là-dessus.

Alors pour 2023, le simple fait d’être constant pourrait-il le rendre heureux sur le court ? « S’il y a une semaine ou deux dans l’année où je gagne des titres, je vais le prendre aussi », conclut-il en riant.