(Fort Worth) Grosse surprise à Fort Worth : Aryna Sabalenka, 7e mondiale, a battu la N.1 Iga Swiatek, pourtant favorite de l’épreuve, et s’est qualifiée pour la finale du Masters WTA, où l’attend lundi la Française Caroline Garcia (N.6), tombeuse de la Grecque Maria Sakkari (N.5).

La Bélarusse de 24 ans, qui se laisse parfois submerger par le stress dans les grands matchs, a fait déjouer les pronostics dimanche au cœur de la Dickies Arena, en s’imposant sans trembler 6-2, 2-6, 6-1.

Après cet exploit, elle a elle-même semblé la première surprise. « À chaque fois que je joue contre elle, je veux juste m’assurer de lui donner du fil à retordre », a expliqué Sabalenka, qui avait perdu ses quatre précédentes confrontations face à Swiatek.

C’est la puissance de frappe de la Bélarusse qui a fini par faire rompre la Polonaise, laquelle paraissait n’avoir plus d’essence dans son réservoir, au bout d’une saison de rêve, marquée par huit titres dont deux Majeurs, à Roland-Garros et aux Internationaux des États-Unis. Une série folle de 37 matchs gagnés d’affilée au printemps, le tout traduisant une domination écrasante sur le circuit, depuis le départ à la retraite de l’Australienne Ashleigh Barty.

« D’un côté, je suis triste d’avoir perdu, mais de l’autre, du repos m’attend […]. Cette saison a été si intense et je suis si fière de ce que j’ai accompli », a résumé la Polonaise après sa défaite.

Avant cela, à Fort Worth (Texas), Swiatek avait continué d’impressionner en balayant ses trois adversaires de groupe, dont Garcia en deux sets, au point qu’on ne voyait pas comment ce Masters pouvait lui échapper.

Mais elle a été débordée par les coups de boutoir de Sabalenka au premier set, qui profita notamment de sa fébrilité dans ce secteur-un festival de doubles-fautes a d’ailleurs traversé cette rencontre, 9 pour la Bélarusse contre 6 pour la Polonaise.

Garcia impériale

Swiatek, 21 ans, passablement énervée par sa mauvaise entame qui l’a vue être brisée trois fois, a su se relancer dans la deuxième manche. Elle a même fait un cavalier seul, en occupant plus l’espace et en contrant mieux.

Mais elle commettait encore trop de fautes directes et c’est cette irrégularité, miroir d’un soir sans, qui laissait de l’espoir à Sabalenka pour le dernier set. La Bélarusse n’a pas manqué l’occasion en matraquant encore et encore, pour remporter un deuxième match dans leurs six confrontations au total.

Comme Garcia, elle tentera d’ajouter un 11e titre à son palmarès, le plus beau.

Portée par une envie irrésistible, impériale sur le court, la Française de 29 ans a surclassé Sakkari 6-3, 6-2, en réalisant son match le plus abouti du tournoi.

« C’est une étape supplémentaire, très importante dans ma carrière, je suis vraiment très fière », a réagi en conférence de presse la Lyonnaise.

Toujours agressive, Garcia a constamment mis son adversaire sur le reculoir, et souvent à la faute. Tranchante au retour, placée bien à l’intérieur du court, elle a profité du service défaillant de la Grecque pour s’adjuger le premier set en 35 minutes. Et elle a encore appuyé sur l’accélérateur au second, entamé avec deux breaks consécutifs. Sakkari n’en était plus qu’à lâcher ses coups pour tenter de tenir la cadence infernale.

Affiche inédite

Garcia s’est aussi montrée très efficace au service, avec six as venus gonfler son total à 379 cette saison, domaine où elle est sûre de finir en première place.

Elle peut surtout devenir lundi la deuxième Française à ajouter son nom au palmarès, après Amélie Mauresmo en 2005.

Pour Garcia, atteindre la finale du Masters constitue une énorme satisfaction, après un été flamboyant qui l’avait vue remporter trois titres (Bad Homburg, Varsovie, Cincinnati) avant d’atteindre les demies à l’US Open.  

Une renaissance, aussi, après plus de quatre ans sans éclat, entre crise de confiance, tennis en perdition et soucis physiques, qu’elle a réussi à surmonter cette année, pour remonter de la 75e place au top 5 mondial, à l’issue de ce tournoi.

Sabalenka-Garcia, l’affiche est inédite pour une finale du Masters et aura son lot d’incertitudes, entre deux joueuses aux styles différents, qui devront surtout maîtriser leurs émotions.