Nick Kyrgios a finalement été défait par Hubert Hurkacz. L’Australien, joueur de l’heure sur le circuit, a été vaincu par le Polonais en trois manches de 7-6 (4), 6-7 (5) et 6-1, vendredi après-midi, à l’Omnium Banque Nationale, à Montréal.

Kyrgios semblait pourtant inébranlable jusqu’ici dans le tournoi. Il s’est présenté sur le court central du stade IGA fort de 15 victoires à ses 16 derniers matchs et à titre de l’un des favoris de la foule montréalaise.

C’était la deuxième fois que les deux joueurs s’affrontaient, la dernière remontant au 18 juin dernier. Hurkacz avait aussi eu le dessus en trois manches.

« Il a un des meilleurs services du monde, a lancé Kyrgios après le duel, vendredi. J’ai eu des occasions au premier set, des balles de bris au deuxième set. C’était crucial finalement parce que j’ai manqué d’énergie à la fin du match. »

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Hubert Hurkacz

À quelques reprises en première manche, Kyrgios a tenté des amortis qui ont fini leur route dans le filet. Casquette vers l’arrière, l’Australien faisait réagir la foule en faisant bouger son adversaire d’un côté et de l’autre.

Après deux premiers sets qui se sont conclus au bris d’égalité, Kyrgios s’est écroulé en troisième manche. Son opposant, en contrôle, a réussi un premier bris de service afin de prendre les devants 2-0. Au jeu suivant, après deux as de Hurkacz, l’Australien a cessé de déployer des efforts, l’air démoralisé.

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Nick Kyrgios

Quelques huées se sont fait entendre, mais la foule n’a pas tardé à encourager de nouveau son chouchou. « Continue de te battre, Nick », s’est écrié un homme dans les gradins. Mais tout semblait soudainement difficile pour le 37e joueur mondial, qui a commis 6 doubles fautes et 11 fautes directes dans cette seule manche.

Mon corps n’était pas au mieux cette dernière semaine. J’étais échauffé, mais déjà avant le match je sentais mes abdominaux et j’avais mal aux genoux. Quand on arrête de jouer 10 minutes, ça n’aide pas. Mon corps s’est raidi, je ne pouvais plus courir comme il aurait fallu. Mes abdominaux me faisaient mal.

Nick Kyrgios

Interrogé pour savoir ce qu’il retirait de sa série de victoires, Kyrgios a été, comme d’habitude, on ne peut plus franc.

« Ça m’est égal, a-t-il lancé. J’ai bien joué. Je suis sur les routes depuis près de trois mois. Je suis loin de chez moi, de ma mère et de mon père. Ils ne vont pas très bien en ce moment. Donc je me fiche d’une série de victoires. »

« Le match a été très difficile »

Hurkacz, 10e mondial, a pour sa part affirmé qu’il avait trouvé le match « très difficile ». Après tout, il affrontait un des meilleurs joueurs du circuit ces derniers temps.

Se battre contre lui est un vrai défi, mais c’est amusant aussi. Nick est un super adversaire. Il est capable de faire tous les coups. Il n’a que très peu de points faibles ou même pas du tout. J’essayais simplement de bien servir et de rester agressif.

Hubert Hurkacz

Le Polonais a justement excellé au service, réussissant 20 as et remportant 85 % de ses premières balles. « C’est ce qui m’a aidé à ne pas le lâcher tout au long du match », a-t-il d’ailleurs affirmé.

« J’avais confiance en mon service. J’essayais de trouver l’occasion d’attaquer dès que je le pouvais. C’est ce à quoi je pensais pendant la pause. »

Hurkacz fera face à la quatrième tête de série, Casper Ruud, ce samedi en demi-finales.

Des résultats qui créent « des embûches »

Beaucoup d’amateurs de tennis ont exprimé un mécontentement concernant les horaires de l’Omnium Banque Nationale au cours des derniers jours. Les deux derniers matchs de Félix Auger-Aliassime étaient notamment présentés de jour plutôt qu’en soirée. Dans une déclaration publiée sur son site web, vendredi, Tennis Canada a rappelé que « parfois, le dénouement des matchs crée des embûches ».

« Par exemple, puisque Félix Auger-Aliassime et Nick Kyrgios font tous deux partie du haut du tableau, il était important qu’ils puissent jouer à peu près à la même heure afin de garantir le même temps de repos aux deux vainqueurs avant les demi-finales de samedi, et c’est pourquoi ils étaient au programme de la séance de jour, vendredi. De plus, il n’aurait pas été juste de demander aux joueurs qui ont participé à la séance du jeudi soir, qui s’est terminée après 22 h, de revenir sur le terrain pour leur quart de finale à midi ou à 14 h le lendemain. Leur période de repos aurait été insuffisante », a expliqué la fédération canadienne.

Un règlement exige également que les joueurs disputent leur match en simple avant celui en double si les matchs sont prévus le même jour. Les demandes des joueurs entrent aussi en ligne de compte, a fait savoir Tennis Canada.