Les semaines passent, les tournois se succèdent et Novak Djokovic n’est toujours pas vacciné. Et ça lui cause encore des problèmes. Incapable d’entrer aux États-Unis, le Serbe ne pourra participer ni au tournoi d’Indian Wells ni à celui de Miami.

Combien de temps la saga entourant Djokovic et son refus de se faire vacciner se poursuivra-t-elle ? C’est la question à 1000 $.

Mardi, l’athlète de 34 ans avait été placé dans le tableau principal du Masters 1000 d’Indian Wells, en Californie. Mais voilà que 24 heures plus tard, mercredi soir, le joueur a fait savoir sur son compte Twitter qu’il n’avait pas obtenu l’autorisation d’entrer aux États-Unis, la règle actuelle voulant que les visiteurs étrangers doivent être pleinement vaccinés.

« Même si j’ai été automatiquement inscrit au tirage du BNP Paribas Open et du Miami Open, je savais qu’il était peu probable que je puisse voyager, a écrit le principal intéressé. Les Centres de prévention et de lutte contre les maladies (CDC) ont confirmé que la règle ne changerait pas. Je ne pourrai donc pas jouer aux États-Unis. Bonne chance à ceux qui jouent dans ces grands tournois. »

Un début de saison tumultueux

C’est normal d’avoir un sentiment de déjà-vu à la lecture de ces lignes, parce que c’est loin d’être la première fois que Djokovic fait parler de lui pour les mêmes raisons depuis le début de la saison.

Au début de janvier, celui qui était alors le meilleur joueur de tennis au monde s’est présenté à Melbourne avec l’intention de participer aux Internationaux d’Australie. Il était alors en quête d’une 21victoire en Grand Chelem, un record du côté masculin.

Mais les choses ne se sont pas passées comme il le souhaitait. À son arrivée à l’aéroport, la douane australienne a annulé son visa, l’athlète refusant de confirmer s’il avait reçu ses deux doses de vaccin contre la COVID-19. C’est là que le feuilleton a commencé.

Le clan de Djokovic a alors fait appel de la décision et le joueur a été mis en isolement dans un hôtel de Melbourne, le temps que son dossier passe devant la cour australienne. Un juge a ensuite décidé que le Serbe aurait le droit de disputer les Internationaux d’Australie selon certaines conditions. Mais le ministre de l’Immigration de l’Australie, Alex Hawke, n’avait pas dit son dernier mot.

Ce dernier a utilisé son pouvoir discrétionnaire pour annuler de nouveau le visa de l’athlète « sur des bases sanitaires et d’ordre public ». Djokovic a donc été placé en détention et la bataille judiciaire s’est poursuivie de plus belle, jusqu’à ce qu’un juge tranche et décide de l’expulser du pays.

L’histoire avait fortement fait réagir en Serbie. Le gouvernement, les instances sportives et le public se sont insurgés contre l’expulsion de leur héros national qui, selon le président Aleksandar Vucic, a été « humilié ».

« Déçu », Djokovic avait alors de son côté affirmé qu’il désirait « prendre du temps pour se reposer et récupérer ».

Pendant ce temps, l’Espagnol Rafael Nadal a profité de son absence aux Internationaux d’Australie pour mettre la main sur un 21trophée en Grand Chelem, devançant ainsi Djokovic et le Suisse Roger Federer au palmarès.

Un premier tournoi

Djokovic a finalement lancé sa saison à la fin de février, au tournoi ATP 500 de Dubaï, où une preuve de vaccination n’était pas nécessaire. Dans une entrevue à la chaîne de télévision britannique BBC, quelques jours avant l’évènement, il s’est dit prêt à renoncer à Roland-Garros en mai et à Wimbledon en juin s’il ne pouvait y prendre part sans être vacciné.

Les principes qui conduisent à la prise de décision concernant mon corps sont plus importants qu’un titre ou quoi que ce soit.

Novak Djokovic, en entrevue à la BBC en février

Le Serbe n’a finalement pas connu son meilleur tournoi à Dubaï. Il a été battu par le Tchèque Jiri Vesely en quarts de finale.

« Je manque un peu de temps de jeu, a-t-il dit après sa défaite. Ça se voit, je suis encore en train de chercher le rythme sur le court. Plus je jouerai de matchs, mieux je me sentirai. »

Quelques jours plus tard, il était détrôné par le Russe Daniil Medvedev au premier rang mondial. Un coup dur de plus.

Et tout porte à croire que ce n’est pas le dernier.