L’Italienne Camila Giorgi, 71e mondiale, sera la finaliste surprise de l’Omnium Banque Nationale, ce dimanche au stade IGA. Elle a remporté samedi une autre victoire contre une joueuse bien mieux classée qu’elle, l’Américaine Jessica Pegula, 30e mondiale, en trois manches de 6-3, 3-6 et 6-1.

Après n’avoir perdu aucune manche en quatre matchs, avec notamment des victoires contre la Belge Elise Mertens (9e favorite) et la Tchèque Petra Kvitová (7e), l’Italienne a dû batailler ferme pendant plus de deux heures devant une rivale coriace qui s’est accrochée jusqu’au bout malgré une blessure à la cuisse.

On a même pensé après la deuxième manche que Giorgi laisserait passer la chance de disputer la finale la plus importante de sa carrière, mais elle a vite retrouvé son jeu pour déborder une adversaire visiblement diminuée.

« Je suis très heureuse parce que j’ai joué un très bon match [samedi], même si dans la deuxième manche, je n’ai pas joué mon jeu, a expliqué la gagnante en visioconférence. J’ai un peu perdu le rythme. Mais je ne me suis pas laissé perturber, je n’ai jamais pensé [à la défaite] parce que je jouais très bien. J’ai fait une excellente première manche, et pour la seconde, cela peut arriver, surtout en tennis. Je suis bien revenue dans la troisième manche. J’étais plus concentrée, même plus que dans la première. »

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L’Italienne Camila Giorgi à la fin de son match

Cela signifie beaucoup pour moi [d’être en finale à Montréal], c’est un peu incroyable ! C’est une très belle semaine. J’ai joué des matchs très serrés. J’ai prouvé que je pouvais bien jouer et je suis très heureuse.

Camila Giorgi

Avec seulement deux titres en carrière, dans des tournois secondaires, Giorgi n’a toujours pas confirmé les attentes de plusieurs spécialistes en raison de sa puissance. Souvent erratique – elle a encore commis neuf doubles fautes samedi –, l’Italienne a profité de la pandémie pour travailler sur son jeu et surtout sur sa stratégie avec son père Sergio, qui est aussi son entraîneur.

« Nous avons apporté des changements dans mon jeu, mais davantage encore dans la tactique, la stratégie. Je crois que c’est la principale raison pour laquelle je joue mieux maintenant. Je sais mieux choisir le coup à jouer. Je sais ralentir, accélérer, choisir le bon moment pour attaquer. J’ai un jeu plus varié, et c’est très important. »

De son côté, Pegula a été rattrapée par la fatigue et les blessures. Depuis le début du tournoi, l’Américaine a joué tous ses matchs en trois manches, souvent en fin de soirée, et trois fois après avoir perdu la première manche. Cela a encore été le cas samedi et, cette fois, elle n’a pu trouver les ressources pour concrétiser son retour.

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L’Américaine Jessica Pegula

Je n’ai pas très bien joué et c’est certain que ma blessure ne m’a pas aidée. Mais je suis fière d’avoir enlevé la deuxième manche et je suis quand même contente de ma semaine. Je devrais être rétablie bientôt et mes résultats des derniers jours me procurent beaucoup de confiance à l’approche des Internationaux des États-Unis.

Jessica Pegula

Giorgi affrontera donc la Tchèque Karolína Plíšková ce dimanche en finale. Elle présente une fiche de trois victoires et cinq défaites contre la sixième mondiale, mais a remporté les deux derniers matchs récemment, aux Jeux de Tokyo et au tournoi d’Eastbourne, juste avant Wimbledon.

« Ce sera encore un beau match, a-t-elle prédit. C’est une excellente joueuse, très constante, et je vais devoir jouer mon meilleur jeu. Je vais simplement me concentrer sur mon jeu, comme d’habitude, et nous verrons bien. »

Giorgi est déjà assurée de grimper d’une trentaine de places au classement féminin et de toucher une bourse de 164 000 $, la part de la finaliste. Une victoire dimanche lui permettrait de mettre la main sur un chèque de 221 500 $.