(Los Angeles) Le tennis fait officiellement son retour dès lundi aux États-Unis, malgré la pandémie persistante de coronavirus, avec le tournoi de Lexington (Kentucky), dont la première édition à huis clos s’offre Serena Williams, sa sœur Venus, Sloane Stephens, Coco Gauff ou encore Victoria Azarenka.

La faible bourse — 202 250 dollars — et la catégorie — la plus modeste du circuit — de ce nouveau rendez-vous au calendrier n’ont pas rebuté ces joueuses, soucieuses avant tout de renouer avec la compétition, cinq mois après l’interruption de la saison WTA qui a enfin pu redémarrer à Palerme en début de semaine.

Car, en ligne de mire, il s’agit surtout de préparer les Internationaux des États-Unis devant se dérouler du 31 août au 13 septembre, et qui ne sera précédé que par le tournoi de Cincinnati, délocalisé à New York (21-28 août).

Depuis le 8 mars, ce sont 150 jours de sevrage forcé qu’ont dû observer les joueuses, sauf pour celles ayant participé à des exhibitions.

« J’ai vécu un peu comme une recluse », a confié à ce propos Serena Williams samedi.  

« J’ai commencé la distanciation sociale début mars. Je n’ai pas une capacité respiratoire optimale, donc je ne sais pas ce qui se serait passé si j’avais eu la COVID. Et je n’ai pas envie de le savoir », a poursuivi la star de 38 ans qui a des antécédents d’embolies pulmonaires.

« Ça va être marrant »

« J’ai environ 50 masques avec lesquels je voyage, je ne veux plus jamais m’en passer. Niveau santé, je fais très attention à ce que je fais », a-t-elle ajouté, admettant avoir « été un peu névrosée » durant cette récente période.

Même si la lauréate de 23 titres du Grand Chelem a pu continuer à s’entraîner chez elle — « mon mari m’a fait construire un court, c’est mon propre sanctuaire », a-t-elle plaisanté —, rien de tel que les matchs pour recouvrer un semblant de normalité et surtout un certain niveau de compétitivité.

« On a toutes pu se reposer, ça va être marrant et intéressant de voir comment on joue », a conclu Williams, qui sera la tête de série N.1 à Lexington, donc la favorite à battre.

Coté compétition, la N.9 mondiale débutera a priori en douceur, puisqu’elle sera opposée à sa compatriote Bernarda Pera (60e mondiale). En cas de victoire, elle pourrait retrouver au 2e tour, soit sa sœur Venus soit la Biélorusse Victoria Azarenka.

« On peut s’entraîner aussi longtemps qu’on veut, mais rien ne vaut les matchs », a pour sa part déclaré Azarenka, qui sait à quoi s’attendre en matière d’ambiance calme, elle qui a joué à huis clos à Charleston, fin juin.

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Victoria Azarenka

« La compétition me manque. J’apprécie différemment le tennis. Mon amour pour le tennis ne m’a jamais quittée, mais la motivation, qui peut énormément varier, je l’ai perdue plusieurs fois », a ajouté la double lauréate de l’Open d’Australie, redescendue à la 58e place mondiale.

Si Serena Williams se voit « vraiment jouer » après New York à Roland Garros fin septembre, « si le tournoi a lieu », Azarenka elle préfère « attendre de voir comment se déroule l’US Open, qui servira de test. On verra comment la nouvelle norme fonctionnera », a-t-elle conclu.