(Montréal) Il a beau avoir grandi à Toronto, l’ex-tennisman Daniel Nestor ne se gêne pas pour dire qu’il préférait le volet montréalais de la Coupe Rogers.

Nestor, qui a pris sa retraite du tennis au terme de la dernière saison, a été intronisé au Temple de la renommée de la Coupe Rogers jeudi, lors d’une cérémonie sur le court central en compagnie notamment de l’ex-joueur du CH Guy Carbonneau.

Même s’il n’a jamais gagné le titre à Montréal et qu’il vient de Toronto, Nestor n’hésite pas à vanter les mérites du stade IGA et de la foule montréalaise.

« La proximité avec le centre-ville fait que les joueurs n’ont pas à rester très longtemps dans la voiture avant d’arriver au stade, a-t-il récemment noté. C’est probablement aussi pour cette raison que l’ambiance est meilleure, parce que le stade est au cœur de la ville.

“Je ne dis pas ça simplement parce que je suis ici. La majorité des joueurs disent la même chose », a renchéri celui qui s’est dit un fervent partisan du Canadien de Montréal depuis 1979.

Le Centre Aviva, situé en banlieue de Toronto à l’Université York, a néanmoins une place particulière dans le cœur de Nestor. Quand il était enfant, il prenait l’autobus pour s’y rendre et assister au tournoi comme spectateur. Comme plusieurs, il a été inspiré en regardant les meilleurs joueurs au monde s’affronter.

« C’est super d’avoir un des neuf tournois de la série Masters 1000 à Toronto et Montréal, a dit Nestor. En raison des règles, les meilleurs au monde doivent y participer. C’est spécial de pouvoir assister à du tennis d’aussi grande qualité chaque été au Canada. Et ça rapporte des dividendes. Milos (Raonic) a fait une percée en simple il y a huit ou neuf ans. Aujourd’hui, il y a une autre génération de jeunes joueurs qui peuvent être compétitifs chaque semaine. C’est une belle époque pour le tennis canadien. »

Il n’a pas hésité d’ailleurs à donner son opinion sur Félix Auger-Aliassime, quelques minutes après sa défaite au troisième tour contre Karen Khachanov.

« Je crois que c’est assez clair qu’il fera partie du top-10 mondial, car il frappe à la porte chaque fois qu’il affronte un membre de l’élite, a noté Nestor. C’est triste, parce qu’on s’attendait à ce qu’il connaisse un parcours similaire à celui de Denis (Shapovalov) ici il y a deux ans. Même s’il a perdu, c’est une belle expérience qu’il en retire, surtout qu’il est encore très jeune.

“Mais ce n’est que partie remise. Il (Félix) est sur le point d’éclore. Les Internationaux des États-Unis commenceront dans deux semaines, et s’il parvient à rebondir rapidement de cette défaite, alors je crois qu’il pourra aller loin dans le tournoi », a-t-il conclu.

Âgé de 46 ans, Nestor a participé à 30 éditions consécutives de la Coupe Rogers, qui célèbre cette année sa 40e édition. Il a disputé un premier match en 1989, à Montréal, quand il était âgé de seulement 16 ans.

« J’avais obtenu une invitation puisque nous comptions sur plusieurs bons joueurs au pays qui étaient donc déjà qualifiés. Je n’étais vraiment pas prêt à ça, a raconté Nestor. Je me souviens avoir regardé le tableau et j’avais remarqué que je pouvais affronter John McEnroe au deuxième tour. Je me disais que ce serait gênant. J’ai ensuite réalisé que c’était un peu idiot de m’inquiéter avec ça, alors que je devais d’abord passer à travers la première ronde. »

Nestor avait finalement perdu en deux manches contre l’Américain Ned Caswell, et il n’avait pas eu à se mesurer à la deuxième raquette mondiale de l’époque.

Au cours de sa longue et fructueuse carrière, Nestor a remporté deux fois le tournoi canadien en double, en 2000 avec Sébastien Lareau et en 2008 avec Nenad Zimonjic. Son meilleur souvenir à Montréal est toutefois un peu douloureux.

« Je me souviens de la finale en 2015 — j’avais perdu face aux jumeaux Bryan, s’est remémoré Nestor, qui a remporté 91 titres de l’ATP en carrière. C’était une journée très chaude, comme je les aime. J’avais connu une belle semaine en jouant avec Édouard Roger-Vasselin. C’est un très beau souvenir. »

Nestor se plaît maintenant à la retraite. Il a mentionné n’avoir jamais été friand des longs voyages. Il est content de passer du temps avec sa famille à Toronto et continue de s’impliquer dans le développement des jeunes joueurs de tennis canadiens.

La Blainvilloise Aleksandra Wozniak a aussi été intronisée au Temple de la renommée de la Coupe Rogers, mardi.