Eugenie Bouchard ne porte plus Maria Sharapova dans son coeur. La joueuse de tennis montréalaise a fustigé son ancienne idole de jeunesse, qui a fait un retour victorieux à la compétition, mercredi à Stuttgart, après une suspension de 15 mois pour dopage.

Joignant sa voix à plusieurs joueuses qui ont critiqué l'octroi d'un laissez-passer à la Russe pour le tournoi de Stuttgart, Bouchard est allée un peu plus loin.

«Je ne crois pas que ce soit juste», a-t-elle commenté à la station anglo-turque TRT World avant le tournoi d'Istanbul, où elle s'est inclinée au premier tour mardi. «Elle est une tricheuse. À mes yeux, je ne crois pas qu'on devrait permettre à une tricheuse, dans n'importe quel sport, de pratiquer ce sport à nouveau. C'est tellement injuste pour toutes les autres joueuses qui suivent les règles et qui sont honnêtes.»

Du même souffle, Bouchard a blâmé la Women Tennis Association (WTA) pour la gestion du retour de Sharapova: «Ça envoie le mauvais message aux jeunes: trichez et on vous accueillera de nouveau les bras ouverts.»

Chose certaine, Sharapova, qu'elle avait rencontrée pour la première fois en Floride en 2002 et avec qui elle partageait le même commanditaire de prestige (Nike, qui a rompu ses liens avec la Russe), ne fait plus partie des modèles de la Québécoise.

«Je ne peux certainement plus dire que c'est quelqu'un que je respecte encore parce que ç'a ruiné un peu les choses pour moi», a conclu Bouchard, 59e joueuse mondiale.

Sharapova, ancienne numéro un mondiale, a subi un contrôle positif au meldonium, un médicament censé combattre les problèmes cardiaques interdit par l'Agence mondiale antidopage depuis le 1er janvier 2016. 

Autorisée à reprendre la compétition mercredi, la Russe de 30 ans a pu faire son entrée en scène au tournoi de Stuttgart après avoir obtenu une invitation des organisateurs le mois dernier. Cette journée est habituellement réservée aux premiers matchs des têtes de série, ce qui a soulevé l'ire de certaines de ses consoeurs en Allemagne.

Le tournoi de Roland-Garros (28 mai au 11 juin), prochaine levée du Grand Chelem, n'a pas encore statué sur la pertinence de donner une «wild card» à Sharapova. La décision sera rendue le 16 mai, en direct sur Facebook, a fait savoir l'événement parisien sur sa messagerie Twitter officielle.

«Je le répète, aujourd'hui, la décision n'est pas prise», a déclaré le président de la Fédération française de tennis (FFT), Bernard Giudicelli, tel que l'a rapporté Le Monde. «Je sais bien qu'il y a une forte attente des médias et des fans, mais on n'est pas dans une logique de réaliser un casting, ce n'est pas un opéra rock, mais un tournoi avec ses incertitudes. Il n'y a pas de raison aujourd'hui d'accorder une wild card avant les autres. On prendra notre décision en toute conscience.»

Le président de la FFT a dit s'être seulement engagé auprès de Sharapova à lui faire connaître sa décision avant le dévoilement.