Les Canadiennes pourraient rejoindre l'élite du tennis féminin, ce week-end à Québec, alors qu'elles affrontent les Slovaques en rencontre de barrage pour l'accession au Groupe mondial I de la Fed Cup.

Aleksandra Wozniak et Eugenie Bouchard, les héroïnes de la victoire contre la Serbie en février au centre Claude-Robillard, seront en action aujourd'hui lors des premiers simples. La première affrontera d'abord la meilleure Slovaque, Jana Cepelova, alors que Bouchard jouera contre Kristina Kucova.

«J'adore jouer en Fed Cup, a souligné Wozniak, qui a débuté dans cette compétition il y a déjà 10 ans, en 2004. Le Canada a beaucoup progressé au fil des années et nous avons enfin la chance d'accéder au Groupe mondial. Cepelova est une jeune en pleine progression - elle vient de jouer en finale à Charleston - et j'espère évidemment jouer encore mon meilleur tennis.»

Poignée de main

Les Canadiennes sont d'autant plus confiantes qu'elles affrontent une équipe privée de ses trois meilleures joueuses, Dominika Cibulkova (10e mondiale), Daniela Hantuchova (30e) et Magdalena Ribarykova (38e). Cepelova est 52e, mais Kucova n'est que 137e.

Bouchard et l'équipe canadienne n'entendent toutefois pas prendre leurs rivales à la légère. Eugenie a d'ailleurs lancé une petite guerre psychologique hier midi lors du tirage au sort, quand elle a refusé de serrer la main de Kucova devant les photographes. «Je trouvais que ça faisait un peu lame [niaiseux]...», a-t-elle répondu quand on lui a demandé d'expliquer son geste.

Plus sérieusement, la 18e mondiale s'est réjouie de jouer encore à la maison dans le très bel environnement du PEPS de l'Université Laval. La surface de jeu, un peu déficiente lors de la rencontre avec la Serbie, a été remplacée par un tapis synthétique neuf, et les conditions de jeu sont «parfaites», selon le capitaine canadien, Sylvain Bruneau.

«La Slovaquie a une longue tradition en Fed Cup et son équipe a beaucoup de profondeur, a-t-il aussi rappelé. Et les filles qui sont ici sont à l'aise sur surface rapide, comme les nôtres.

«L'ordre des matchs est le même que contre la Serbie, avec Aleks en premier, mais cela n'a pas vraiment d'importance. L'objectif est d'aller chercher trois points. Pour l'instant, toutefois, nous ne pensons qu'aux matchs de samedi...»

Du côté de l'équipe slovaque, le capitaine Matej Liptak a évidemment regretté l'absence de ses vedettes, tout en rappelant qu'elles avaient toutes beaucoup joué pour leur pays au cours des dernières saisons.

«C'est une opportunité de voir ce que notre nouvelle génération peut faire dans cette compétition, a-t-il souligné. La pression sera sur les Canadiennes, qui sont chez elles et partent favorites. Nos joueuses croient toutefois en leurs chances et nous entendons bien offrir une belle opposition à nos rivales.»

Kucova a d'ailleurs reconnu que le geste de Bouchard, sans grande importance, constituait néanmoins une source de motivation supplémentaire pour elle.

Cepelova, qui porte une grande partie des espoirs slovaques sur ses épaules, a assuré qu'elle ne serait pas intimidée par la foule. «Nous avons l'habitude, sur le circuit, de jouer sans aucun spectateur pour nous appuyer, a raconté la joueuse de 20 ans. Ça ne sera pas différent ici.»

Au moins, les Slovaques pourront toutefois compter sur l'appui de quelques compatriotes exilés à Québec, Marian Stastny notamment, qui est d'ailleurs venu saluer les joueuses cette semaine à l'entraînement.

La capacité du PEPS est de 3000 spectateurs et les gradins sont tout près de l'action, ce qui devrait assurer une bonne ambiance même si les billets ne sont pas tous vendus. Le directeur de l'évènement, Eugène Lapierre, a expliqué hier que les ventes, d'abord lentes, s'étaient accélérées au cours des derniers jours.

Le programme du week-end

Samedi, 15h

> Aleksandra Wozniak (Can) c. Jana Cepelova (Slo)

> Eugenie Bouchard (Can) c. Kristina Kucova (Slo)

Dimanche, 13h

> Eugenie Bouchard (Can) c. Jana Cepelova (Slo)

> Aleksandra Wozniak (Can) c. Kristina Kucova (Slo)

> Sharon Fichman/Gabriela Dabrowski (Can) c. Jana Cepelova/Janette Husarova (Slo)

Ailleurs en Fed Cup

Plusieurs rencontres de Fed Cup sont prévues ce week-end, avec notamment les deux demi-finales du Groupe Mondial.

Demi-finales

> La République tchèque accueille l'Italie à Ostrava (Rep.Tch.)

> L'Australie accueille l'Allemagne à Brisbane (Aus.)

Barrages pour l'accession au Groupe mondial

> Le Canada accueille la Slovaquie à Québec (Can.)

> La Russie accueille l'Argentine à Sotchi (Russie)

> Les États-Unis accueillent la France à St. Louis (É.-U.)

> L'Espagne accueille la Pologne à Barcelone (Esp.)

La Fed Cup expliquée

La Fed Cup est l'équivalent féminin de la Coupe Davis. Cette compétition entre équipes nationales a été créée en 1963. Le Canada a signé son meilleur résultat en 1988 lorsque l'équipe a atteint les demi-finales.

La formule du tournoi a toutefois changé à plusieurs reprises et, depuis 2005, les équipes sont divisées selon leur niveau. Les huit premières évoluent dans le groupe mondial I, les huit suivantes dans le groupe mondial II. Les autres sont réparties dans les groupes I, II ou III des trois zones régionales: Amériques, Europe-Afrique, Asie-Océanie.

La République tchèque est double championne en titre, mais ce sont les Américaines qui détiennent le record de 17 titres au total. Le Canada n'a jamais atteint le groupe mondial I, un exploit que l'équipe de Sylvain Bruneau tente d'accomplir ce week-end.