Le deuxième chapitre de la trilogie terrienne d'avant Roland-Garros s'ouvre dimanche à Madrid, où après l'expérience ratée de la terre battue bleue l'an passé, les organisateurs sont revenus vers la traditionnelle teinte ocre, à la joie des joueurs.

Apôtre de l'innovation, Ion Tiriac, le propriétaire du Masters 1000 madrilène, avait décidé l'année dernière de glisser une terre couleur bleue sous les semelles des joueurs, sans même les en avoir prévenus.

Elle était censée offrir un meilleur confort visuel aux spectateurs. Mais l'initiative avait déclenché une fronde sans précédent. Rafael Nadal s'était indigné de ce choix contraire à la tradition.

Puis le débat avait très vite dérivé sur la mauvaise qualité des courts, beaucoup trop glissants et dangereux de l'avis unanime des joueurs.

Mal à l'aise dans ses déplacements, frustré, l'Espagnol, finaliste l'année précédente, avait été éliminé dès les 8es de finale par son compatriote Fernando Verdasco. Il restait sur une série de 22 victoires consécutives sur terre battue.

Nadal avait alors carrément menacé de ne plus remettre les pieds à Madrid tant que la terre y serait bleue. Novak Djokovic lui avait emboîté le pas, avant d'être à son tour évincé en quart de finale.

Sans vraiment faire amende honorable - il voit toujours l'avenir du tennis sur un fond bleu -, Tiriac a compris qu'il devait faire marche arrière pour ne pas s'aliéner définitivement les meilleurs mondiaux.

Il a remis le rouge à l'ordre du jour, tout en veillant à la qualité des courts. Ce qui lui vaut un satisfecit général. Nadal a même estimé que les courts madrilènes n'avaient «jamais été dans un aussi bon état».

Le retour de Federer

Le Majorquin sera donc dans les meilleures dispositions d'esprit pour tenter d'effacer son échec récent en finale de Monte-Carlo, un tournoi dont il avait remporté les huit dernières éditions.

Entre-temps, il s'est repris en empochant le 54e titre de sa carrière à Barcelone, le huitième en terre catalane. Mais Madrid n'est pas son aire de jeu préférée. Même s'il y compte une victoire (2010) et deux finales (2009, 2012) depuis le passage du dur à la terre en 2009.

Avec l'altitude, la terre madrilène - qu'elle qu'en soit la couleur ! - est rapide et convient mieux aux qualités d'un Djokovic, qui avait battu Nadal en finale il y a deux ans.

Après sa victoire à Monte-Carlo, le Serbe aimerait bien enfoncer le clou en prévision de Roland-Garros, son grand objectif de la saison.

Le N.1 mondial devrait toutefois avoir un hors-d'oeuvre difficile à digérer face au Bulgare Grigor Dimitrov, celui qu'on surnomme «Baby Federer» et qui avait mis Nadal en difficulté à Monte-Carlo.

Le vrai Federer, Roger, sera à suivre de près pour son retour. Le N.2 mondial n'a plus joué depuis son élimination en quart de finale à Indian Wells (face à Nadal) à la mi-mars.

Après un début de saison moyen et en indélicatesse avec son dos, le Suisse avait décidé de s'accorder du repos pour mieux préparer Roland-Garros et Wimbledon.

A chaque fois qu'il s'est accordé de telles périodes de repos, Federer est revenu plus fort que jamais. Son niveau de jeu à Madrid, où il est le tenant du titre (sacré aussi en 2006 et 2009) sera donc intéressant à évaluer.

Dans le tableau féminin, Serena Williams, la tenante du titre, qui a remporté les deux derniers tournois auxquels elle a pris part, essaiera de défendre sa place de N.1 mondiale devant Maria Sharapova.