Rafael Nadal s'est fait une grosse frayeur avant de rejoindre Jo-Wilfried Tsonga en demi-finales du Masters 1000 de Monte-Carlo en étant menacé jusqu'au bout par le Bulgare Grigor Dimitrov vendredi.

L'autre demi-finale opposera le numéro 1 mondial Novak Djokovic, qui s'est rassuré face à Jarkko Nieminen (6-4, 6-3), à Fabio Fognini, vainqueur 7-6, 6-2 de Richard Gasquet sous les vivas d'un public majoritairement italien.

Si Nadal, octuple tenant du titre, a remporté sa 45e victoire de suite sur le Rocher, il a souffert comme rarement, perdant son premier set depuis deux ans dans le tournoi, face au «Federer bulgare» avant de s'imposer 6-2, 2-6, 6-4.

«J'ai fait un premier set fantastique. Après, c'était moyen mais il ne faut pas oublier que je n'ai pas joué au tennis pendant sept mois», a commenté l'Espagnol qui n'a pas voulu dire un mot sur les bandes élastiques scotchées sur son dos, dévoilées lorsqu'il a enlevé sa chemise à la fin du match.

Après un premier set serein, Nadal a été proche de la sortie à 3-4, 30-30 sur son service dans la troisième manche, face à un Dimitrov à la hauteur de tous les superlatifs qui l'accompagnent depuis le début de sa carrière.

Appelé le «Federer bulgare» depuis de nombreuses années déjà alors qu'il ne fêtera ses 22 ans que le mois prochain, Dimitrov a multiplié les coups gagnants, comme ce coup droit gagnant chronométré à 169 km/h sur la première balle de match, avant de craquer physiquement, perclus de crampes.

Si Dimitrov, qui avait déjà embêté Novak Djokovic à Indian Wells et Andy Murray à Miami, a réussi un match formidable, Nadal a en revanche commis un nombre inhabituel de fautes directes, notamment en coup droit.

Djokovic rassuré

Une défaite aurait été une énorme sensation tant Nadal a fait du tournoi de Monte-Carlo son jardin. Il n'y a perdu qu'une seule fois, lors de ses débuts en 2003 à l'âge de 16 ans, et a enchaîné depuis huit titres.

À quatre reprises, il a gagné le tournoi sans lâcher un seul set. Il a perdu ses deux derniers en 2009 face à Djokovic et en 2011 face à Murray.

Malgré les difficultés affichées vendredi, il sera encore le grandissime favori de sa rencontre face à Jo-Wilfried Tsonga, vainqueur 2-6, 6-3, 6-4 du Suisse Stanislas Wawrinka un peu plus tôt.

Nadal mène 7 à 3 dans ses rencontres avec Tsonga, qu'il a surclassé 6-0, 6-2, 6-4 lors de leur unique confrontation sur terre battue, en 2011 en Coupe Davis.

«Il n'y a pas un gars dans l'histoire qui a fait ce qu'il a fait. C'est juste monstrueux», souffle Tsonga dont le palmarès sur terre battue, où il jouera sa première demi-finale dans un Masters 1000, souffre de la comparaison.

Son compatriote Richard Gasquet a, lui, payé la débauche d'efforts fournis depuis le début de la saison, le meilleur de sa carrière.

Pour son 29e match de l'année (23 victoires), il s'est procuré une balle de premier set avant de s'effondrer (7-6, 6-2) face à Fognini, 32e mondial, qui fait sa première apparition à ce niveau de la compétition dans un grand tournoi.

Djokovic, lui, sera une nouvelle fois au rendez-vous, guère menacé (6-4, 6-3) par un Jarkko Nieminen fourbu par ses combats précédents.

Le numéro 1 mondial, qui avait eu besoin de trois sets pour battre ses deux premiers adversaires, a été bien plus à l'aise face au Finlandais et sa cheville va mieux.

Il voudra continuer sur sa lancée face à Fognini pour ensuite tenter de prendre sa revanche dimanche sur Nadal, qui l'avait laminé en finale l'année dernière. À moins que Tsonga ne fasse trembler la terre...