Li Na, longtemps la rebelle du tennis chinois, a offert samedi à son pays un premier titre dans un tournoi du Grand Chelem. La joueuse de 29 ans, déjà finaliste aux Internationaux d'Australie en janvier, a disposé de la tenante du titre, l'Italienne Francesca Schiavone, en deux manches de 6-4, 7-6(0).

«C'est un rêve devenu réalité, a-t-elle expliqué en conférence de presse. En Chine, on n'avait encore jamais connu ça, même s'il y a beaucoup de joueurs et joueuses qui travaillent très dur.»

Impeccable avec son coup droit, solide au service, la Chinoise n'a laissé pratiquement aucune chance à Schiavone. «Quand je menais 6 points à 0 en bris d'égalité, je me suis dit: Ne fais pas de bêtises, parce que j'ai déjà perdu des matchs en ayant plusieurs balles de match, a rappelé celle qui a encore charmé le public et les médias à Paris. J'avais besoin d'un point, et je l'ai eu.»

Schiavone a salué sa rivale. «Au début du match, elle jouait très bien et j'étais très souvent à me défendre loin derrière ma ligne. La deuxième manche a été plus serrée, j'aurais pu la gagner, mais elle mérite pleinement cette victoire.»

La victoire de Li Na a évidemment été saluée avec éclat dans son pays, où la finale a été suivie par près de 100 millions de téléspectateurs. Depuis le début de sa carrière, la joueuse originaire de Wuhan a établi plusieurs premières chinoises en gagnant un tournoi WTA (Guangzhou en 2004), atteignant un quart de finale en Grand Chelem (Wimbledon en 2006), le top 30 (juin 2006), le top 20 (août 2006) puis le top 10 (février 2010) du classement mondial.

Sa victoire à Roland-Garros l'assure d'une place dans le top 5 et elle peut même rêver des tout premiers rangs si elle continue sur sa lancée. Elle a d'ailleurs remis les célébrations dans son pays à plus tard, le tournoi de Wimbledon débutant dans à peine deux semaines.

«Je vais prendre deux ou trois jours pour apprécier ma victoire avec mon mari et mes proches, puis je vais me préparer sur le gazon. Je ne rentrerai en Chine qu'après Wimbledon. Les gens auront peut-être déjà oublié mon titre à Paris», a-t-elle blagué, au contraire bien consciente de son nouveau statut dans son pays.

Encore Nestor

Le Canadien Daniel Nestor a ajouté un septième titre majeur en double à son palmarès, samedi, en disposant avec son partenaire biélorusse, Max Mirnyi, du Colombien Juan Sebastian Cabal et de l'Argentin Eduardo Schwank, 7-6(3), 3-6, 6-4.

Nestor a ainsi remporté à 38 ans un troisième titre à Paris avec trois partenaires différents. «C'est incroyable, on ne s'en lasse jamais, a déclaré Nestor après sa victoire. Mon principal objectif a toujours été de remporter des titres majeurs et c'est toujours spécial d'en remporter un premier avec un nouveau partenaire. Durant tout le tournoi, nous n'avons jamais abandonné. C'est la raison pour laquelle nous sommes les champions.»

Mirnyi, qui a de son côté remporté un cinquième titre majeur en double et un troisième à Paris, a ajouté: «Nous savions que nous pouvions bien faire ensemble, mais on ne sait jamais tant qu'on n'a pas gagné un grand titre. C'est fait et j'espère que nous pourrons en gagner plusieurs autres.»