Rafael Nadal peut remporter dimanche à Flushing Meadows le seul titre du Grand Chelem qui manque à son palmarès mais ce ne sera pas aux dépens de Roger Federer, éliminé en demi-finale par le Serbe Novak Djokovic malgré deux balles de match en sa faveur.

Le N.3 mondial est venu comme un chien dans un jeu de quilles empêcher New York de vibrer pour sa première finale Federer-Nadal. L'US Open est le seul tournoi du Grand Chelem qui n'a pas encore eu droit à ce «classico» du tennis.

Nadal n'avait en effet jamais atteint la finale du dernier Grand Chelem de l'année, que Federer avait lui jouée ces six dernières années (cinq victoires).

Après que l'Espagnol N.1 mondial n'eut fait aucun cadeau au Russe Mikhail Youzhny (N.12), battu 6-2, 6-3, 6-4 sans jamais pouvoir y croire, Djokovic est venu méduser les 23 700 spectateurs du court central pour s'imposer 5-7, 6-1, 5-7, 6-2, 7-5 en presque quatre heures, dans une fin de match au couteau.

Le Serbe avait été battu par le Suisse ces trois dernières années sur le ciment new-yorkais, notamment en finale en 2007. Mais en servant à 4-5 dans le dernier set, il a fait preuve d'un impeccable sang froid pour effacer deux balles de match sur des coups droits gagnants plein d'autorité.

«Sur les balles de match, je fermais mes yeux et je tapais mon coup droit aussi fort que possible, a-t-il raconté après son exploit. C'est le genre de match dont tu te souviens toute ta vie. Revenir de deux balles de match contre le meilleur joueur de l'histoire... Il y a plein d'émotions qui se bousculent.»

Federer «espère que Rafa va gagner»

«Novak sait jouer sous la pression», a souligné Federer, qui s'est pris les pieds dans le tapis après ses balles de match: il a commis six fautes directes de coup droit dans les deux derniers jeux, dont deux d'affilée pour perdre chacun de ces jeux. «J'ai évidemment raté trop de coups droits mais Novak a su me pousser à l'erreur, a dit Federer. Ce n'est pas la faute de mon coup droit.»

Reste que le Suisse aura fini la rencontre avec 66 fautes directes au compteur (35 en coup droit), bien plus que son total de coups gagnants (48).

«Je ne suis pas aussi déçu que si c'était une finale, c'est la seule nouvelle positive», a déclaré en souriant le Suisse.

Nadal aura incontestablement l'avantage de la fraîcheur face à Djokovic. Ses deux heures de match et trois petits sets ne pèseront pas lourd dans ses jambes ni dans son mental, contrairement au match tendu de Djokovic.

«J'ai bien fatigué son adversaire, j'espère maintenant que Rafa va gagner», a d'ailleurs indiqué Federer, qui a annoncé qu'il ne regarderait pas la finale. «Je vais m'occuper de mes enfants, faire du shopping, ça fait 15 jours que je suis dans le tennis, je n'ai pas besoin de voir un match de plus.»

«Rafa joue un tennis fantastique, il est en quête d'un Grand Chelem, je vais faire de mon mieux pour récupérer et être prêt», a indiqué le Serbe, qui est le seul désormais à pouvoir priver le gaucher de Manacor d'un troisième titre consécutif en Grand Chelem (après Roland-Garros et Wimbledon).

Avec un succès dimanche, l'Espagnol, qui n'a pas encore gagné un titre sur dur cette saison, deviendrait le quatrième joueur de l'ère Open à réaliser le Grand Chelem au cours de sa carrière (après Rod Laver, Andre Agassi et Federer).