Fabrice Santoro a tiré le rideau sur plus de vingt ans de carrière au haut niveau dimanche en livrant une ultime bataille à l'Américain James Blake, devant son public, au tournoi de Paris-Bercy.

Le Français a certes accusé son âge, 37 ans en décembre, lors de son 913e et dernier match de simple, mais a mis un point d'honneur à terminer son parcours par un vrai combat, perdu 6-4, 6-3.

«C'est une si longue page qui se tourne. Trente ans de ma vie consacrée au tennis. Il n'y a pas de tristesse, plutôt une forme de soulagement», a dit Santoro, qui avait joué ses premiers tournois en 1989.

Le Français termine sa carrière avec un palmarès non négligeable: six titres en simple, vingt-quatre en double, dont deux du Grand Chelem en Australie, deux Coupes Davis et un meilleur classement de 17e mondial en 2001.

Il est aussi, et probablement pour longtemps, le détenteur du record de participations en Grand Chelem avec 69 «majors» à son actif, même si l'aventure ne s'est poursuivie en quart de finale qu'une fois, en Australie en 2004.

Mais Santoro laissera une marque plus profonde que d'autres au palmarès plus fourni, en raison de son style incomparable. «C'était certainement le joueur le plus imité à l'entraînement, a raconté Blake. Tout le monde essayait de faire son slice de coup droit, sans jamais y arriver aussi bien que lui.»

Ce joueur d'1,78 m, qui reconnaît lui-même ne jamais avoir eu «de grand coup», a exploité son potentiel à 100%. Uniquement défensif à ses débuts, Santoro a changé de cap à la fin des années 90, adoptant une attitude plus tournée vers le filet, tout en gardant ses qualités de lutteur et de stratège. Un politique qui lui a permis de rester compétitif exceptionnellement longtemps.

«Les joueurs qui utilisent le plus leur tête sont ceux qui mettent le moins de pression sur leur corps», a dit Blake pour expliquer la longévité de «Fabulous Fab».

«Je termine aux alentours de la 50e place et en parfaite santé. C'est la fin idéale pour moi», a d'ailleurs confirmé Santoro.