(Shawinigan) Christian Mbilli a offert sa plus belle imitation de Lucian Bute au sommet de sa forme, samedi au Centre Gervais Auto de Shawinigan, alors qu’il a terrassé l’Anglais Mark Heffron d’un violent crochet de gauche au foie.

La seule différence, c’est qu’au lieu de mettre quelques rounds à préparer son adversaire, Mbilli (27-0, 23 K. -O.) n’a mis que 40 secondes à se défaire d’Heffron (30-4-1, 24 K. -O.).

« C’est quelque chose qu’on avait remarqué, qu’on pouvait le travailler au corps, a dit Mbilli, frais comme une rose après le combat. Après, faut dire aussi que le travail au corps est ma spécialité. Mais je ne pensais pas gagner aussi rapidement.

« J’ai senti que je lui avais porté un bon coup. Je l’avais ébranlé à la tête juste avant, alors il a levé les gants. Quand je lui ai vu le visage après mon coup, j’ai tout de suite pensé que c’est le genre de coup dont il n’est pas facile de se remettre. »

Mbilli retient ainsi ses ceintures Internationale de la World Boxing Association (WBA) et Continentale des Amériques du World Boxing Council (WBC) des super-moyens. Il devrait aussi conserver ses classements, que l’Anglais souhaitait lui voler grâce à son « QI de boxe surpérieur ».

On repassera pour ça.

On avait également prévenu que l’Anglais détenait une puissance dont il fallait se méfier.

« Tant mieux pour moi, je ne veux pas voir si c’est un cogneur !, a admis Mbilli. Si c’est un cogneur, aussi bien pour moi que ça aille vite. Il ne faut pas prendre de risque là-dessus. »

Mbilli pointe au premier rang des aspirants du WBC, au deuxième de la WBA, et au troisième de l’International Boxing Federation (IBF) ainsi que de la World Boxing Organization (WBO).

Mbilli a à peine sué. Après avoir placé quelques jabs pour mesurer sa distance, il a envoyé Heffron au tapis dès sa première attaque sérieuse.

À un point tel que son entraîneur, Marc Ramsay, n’a pas eu le temps de déceler quoi que ce soit, ou presque, à redire après ce combat.

« On m’a chicané car je n’ai pas regardé le coin pour prendre de l’information pendant le compte, a laissé tomber Mbilli, tandis que Ramsay riait à ses côtés. Je suis désolé, j’ai manqué de concentration là-dessus. Mais je savais que je l’avais bien knocké ! »

« Il a très bien fait sur le travail qu’on lui demande habituellement, a renchéri Ramsay. Il était très bon sur sa position, de bonnes charges au corps. Il a surpris avec un coup bien placé. C’est ça la boxe. »

Des félicitations pour l’équipe

Ramsay a d’ailleurs tenu à faire une mise au point au cours de cette conférence de presse d’après-gala, afin de souligner l’apport de son équipe à la préparation de la soirée.

« C’est toujours moi qui est mis de l’avant, c’est toujours moi qui est sur le ring et dans les médias, a d’abord dit l’entraîneur de réputation internationale. Mais comme vous le savez, j’étais occupé à préparer Artur Beterbiev pour le combat contre [Dmitrii] Bivol qui n’a pas eu lieu finalement.

« Ce n’est donc pas moi qui ai préparé Christian, [Arslanbek] Makhmudov, Mehmet Unal et [Fendero] Moreno. C’est mon équipe. Je voulais le souligner, car c’est toujours moi qui suis applaudi. Mais c’est Samuel Drolet-Décarie, Luc Vincent-Ouellet et Shawn Collingson qui ont fait tout le travail de préparation de A à Z. »

Le clan Mbilli pourra maintenant tourner son attention vers le redoutable Ukrainien Sergiy Derevyanchenko. Eye of the Tiger Management n’a rien voulu confirmer samedi soir, mais le groupe de promotion a convié les médias ce mardi, au Centre Vidéotron de Québec, afin d’annoncer la tenue de ce combat le 17 août prochain.

Plus tôt en soirée, Wilkens Mathieu a également laissé entendre qu’il remonterait dans le ring lors de cette soirée qui s’annonce aussi faste que celle du 13 janvier dernier, alors qu’Artur Beterbiev avait vaincu Callum Smith pour défendre avec succès ses trois titres de mi-lourds.