(Shawinigan) Arslanbek Makhmudov souhaitait faire oublier sa dernière prestation face à Agit Kabayev. C’est mission accomplie de ce côté.

Miljan Rovcanin (27-4, 18 K.-O.) avait peut-être les meilleures intentions du monde, mais le lourd de la Serbie ne fait absolument pas partie de l’élite mondiale. Ça a pris un peu moins de deux rounds à Makhmudov (19-1, 18 K.-O.) à en faire la preuve, samedi, au Centre Gervais Auto de Shawinigan.

Présenté en demi-finale du choc des super-moyens entre Christian Mbilli et Mark Heffron, ce duel de lourds a rappelé à tous la grande puissance de Makhmudov.

Au premier round, le protégé de Marc Ramsay a bien failli envoyer Rovcanin à l’extérieur du ring. Une violente gauche a laissé le Serbe sonné debout. La droite suivante l’a envoyé au tapis. Rovcanin a lancé un long regard vers son coin, où on lui disait de garder son calme.

Rovcanin n’a jamais retrouvé ses esprits et la pause aura bien peu fait pour lui permettre de se battre à armes égales. Après avoir évité le pire pendant la majeure partie du round, un crochet de droite l’a touché au côté de la tête et le Serbe est violemment tombé dans les câbles, incapable de se relever avant le compte de 10.

Tout sourire, Makhmudov a célébré avec son coin sur le ring. La première étape de ce retour vers les gros combats de la division a été franchie avec succès.

« Faut se mettre dans ses chaussures : il revient de sa première défaite et d’une blessure assez sérieuse, une double fracture à la main et une dislocation du pouce, a noté Ramsay. Il s’est promené avec des tiges qui sortaient de sa main pendant des mois. Ce n’était pas chic.

« Il y avait toute l’émotion. J’ai vu ce combat-là en deux phases. Il a commencé tranquillement, il boxait vraiment bien et il l’a ébranlé et presque passé à travers les câbles. Arslanbek s’est alors excité, mais on a réussi à le ramener. Quand il s’est remis à juste boxer et non pas aller à la guerre, il a été capable de placer un beau coup technique et c’était terminé. »

Mathieu impressionnant

Wilkens Mathieu (9-0, 6 K.-O.) vs Przemyslaw Gorgon (17-13-2, 6 K.-O.). Disputé à 172 livres, Wilkens semble avoir la puissance pour se défendre chez les mi-lourds. Il a d’ailleurs envoyé le Polonais au tapis d’un solide uppercut de la droite au visage lancé en sournoise contre-attaque. Gorgon est entré dans le coup sans pouvoir se défendre et s’est retrouvé au tapis.

Au deuxième, après deux solides crochets de droite à la tête, Gorgon a préféré mettre un genou au sol. Avant que le round ne finisse, Mathieu a failli l’envoyer au travers des câbles, valant un troisième compte pour le Polonais.

C’est finalement au quatrième que Mathieu a terminé le travail, envoyant deux fois Gorgon au tapis. La deuxième fois, Albert Pafulo fils n’a même pas offert de compte au pugiliste de Jaworzno, stoppant le combat après 38 secondes d’action.

Mathieu, qui ne s’est pratiquement pas fait toucher du combat, semble meilleur chaque fois qu’il monte sur le ring. Mike Moffa a-t-il un futur champion entre les mains ?

Mehmet Unal (10-0, 8 K.-O.) a aussi ravi la foule en stoppant l’Américain d’origine mexicaine Rodolfo Gomez fils (14-8-3, 10 K.-O.) au quatrième round.

Après avoir été solidement ébranlé dans son coin, Gomez n’a pas pu reprendre ses esprits suffisamment au goût de l’arbitre Martin Forest, qui a mis fin aux hostilités après 2 : 17.

Gomez, stoppé pour la première fois de sa carrière, n’a pas apprécié la décision de Forest et le lui a fait savoir sur le ring.

Guerrero expéditif

Christopher Guerrero (11-0, 6 K.-O.) n’a pas mis de temps à se défaire de l’Américain Kenny Larson (7-2-1, 5 K.-O.). Guerrero a d’abord envoyé Larson dans les câbles d’un solide crochet de la droite, suivi d’une gauche à la tête.

Après un compte de huit, Larson s’est lancé à l’attaque. Mal lui en prit. Guerrero l’a piégé d’un crochet de gauche à la tête. L’arbitre Alain Villeneuve allait s’interposer quand une droite a fini le travail.

Le mi-moyen a inscrit son sixième K.-O. à 2 : 16 du premier round exactement.

Moreno Fendero (6-0, 4 K.-O.) a quant à lui dominé son combat face au vétéran moyen Argentin Rolando Mansilla (19-15-1, 9 K.-O.), qui s’est servi de toute son expérience pour éviter la chute au plancher.

Fendero a eu le dessus dans tous les rounds et obtenu des pointages de 60-54 de la part de deux juges. Le troisième a donné un round à 10-8 pour un total de 60-53 et une victoire par décision unanime.

Gaumont a eu chaud

Alexandre Gaumont (11-0, 7 K.-O.) et Santiago Fernandez (8-1-1, 4 K.-O.) ont offert l’un des meilleurs combats de la soirée.

Gaumont en a eu toutefois pour son argent dans ce duel très chaudement disputé. Le poids moyen de Buckingham s’est notamment retrouvé dans le pétrin à la suite d’un solide crochet de gauche au visage au quatrième. Idem au cinquième, alors qu’il a été sauvé par la cloche à la suite d’une percutante droite à la tête.

Il s’est toutefois repris dans les derniers rounds, ce qui lui a permis de remporter une victoire par décision partagée. Il a obtenu la faveur de deux juges, 78-74 et 77-75 ; Fernandez a reçu un 78-74 ; une décision qui a été conspuée dans le Centre Gervais Auto.

Jhon Orobio (9-0, 8 K.-O.) a déjà un combat de prévu le 6 juin prochain et il ne voulait pas traîner face à l’Argentin Alexis Gabriel Camejo (8-3-2, 1 K.-O.). Ce dernier a cependant démontré ses très belles qualités d’encaisseur, alors que le Colombien, protégé de Marc Ramsay, lui a servi absolument tous les coups de son arsenal, l’atteignant plusieurs fois solidement.

Camejo pourra se vanter d’avoir été le premier à ne pas se faire passer le K.-O. par Orobio, qui a simplement manqué de temps. L’Argentin s’est contenté de recevoir sans donner, sauf pour un bref instant au quatrième, où les deux boxeurs ont échangé sans se protéger, au grand plaisir de la foule. Décision unanime de 40-36 sur les trois cartes pour Orobio.