(Manchester) Entre ses entraînements et ses obligations liées à la promotion, Marie-Ève Dicaire ne se tourne pas les pouces dans sa chambre.

Son entourage, composé de ses entraîneurs Stéphane Harnois et Samuel Décarie-Drolet, de son préparateur physique et conjoint Marc-André Wilson et d’Alexandra Croft, promotrice du Groupe Yvon Michel (GYM), s’organise pour s’assurer qu’elle reste détendue.

Le lendemain de son arrivée à Manchester, le groupe s’est offert une sortie dans un jeu d’évasion. Le thème : Alcatraz. Contrairement à Clint Eastwood dans le film L’évadé d’Alcatraz, personne n’a réussi à percer les derniers secrets de la célèbre prison de San Francisco.

Mardi, la joyeuse bande s’est rendue dans une cage de frappeurs de… cricket. Selon ses camarades, après le karaté et la boxe, Dicaire ne fera pas de troisième carrière dans ce sport qui serait né en Angleterre.

« Autant on pousse dans le ring pour qu’elle soit la meilleure possible, autant on veut qu’elle ait le plus de fun à l’extérieur, a expliqué Décarie-Drolet. On ne veut pas que ce soit lourd pour elle. On veut que ce soit motivant. Au fil du temps, on s’est rendu compte que c’est une recette qui fonctionnait bien avec Marie-Ève. »

PHOTO FOURNIE PAR SAMUEL DÉCARIE-DROLET

Marie-Ève Dicaire

Après avoir vécu deux années et demie entrecoupées de blessures aux côtes, à un genou et à un tendon d’Achille, Dicaire se sent enfin en parfaite santé au moment de se mesurer à Natasha Jonas pour l’unification des titres chez les 154 lb.

« On a vraiment poussé la machine et au bout du compte, ça m’a bien plus hypothéquée qu’autre chose », a-t-elle noté au sujet de cette période qui l’a menée à sa seule défaite, face à l’Américaine Claressa Shields, et à sa dernière victoire, en décembre, contre Cynthia Lozano.

Physiquement, Wilson assure que sa protégée est dans la forme de sa vie. « Elle pourrait facilement faire 25-30 rounds », a affirmé celui qui fait chambre à part pour le séjour anglais.

En bref

Pas pour les doux

À son premier séjour en Angleterre, l’entraîneur Stéphane Harnois s’imprègne de la culture de la boxe locale. Dans le petit gym où sa protégée peaufine sa préparation à Manchester, il a découvert des pugilistes qui prennent le sport au sérieux. « Juste les visages des gars, tu vois que ce ne sont pas des doux, a-t-il témoigné. Une fois que la seule porte se ferme, c’est certain que quand ils font du sparring, ce ne sont pas que des petits coups. C’est let’s go, on y va à qui mieux mieux. C’est très ancienne école. »

Comme à Montréal

Inspiré par la passion de mes collègues Jean-François Téotonio et Richard Labbé, j’ai tenté une visite du Musée national du football de Manchester. Malheureusement, seule la boutique était ouverte en cette fin d’après-midi. Je me suis acheté une tuque de Manchester City, dont la fiche est presque aussi étincelante que celle des Bruins de Boston (10-2-1). Juste en face, une grande patinoire couverte et réfrigérée accueillait quelques curieux venus casser leurs patins. Le soleil perçait les nuages et avait fait sécher la surface grasse du bitume. Avec un thermomètre à près de 15 °C, ça ressemblait à ce qu’on a connu à Montréal ces dernières semaines. Rien d’inspirant pour le marché de Noël encore vide.

En attendant la Snickers

À moins qu’il ne lui prenne une furieuse envie de dévorer un étalage de barres Snickers, son aliment de prédilection après la pesée, Dicaire n’aura aucun souci à respecter la limite de 154 lb vendredi midi. La boxeuse de Saint-Eustache a même fait devancer la pesée des trois jours avant le combat de quelques heures, mercredi. Le pèse-personne a indiqué un peu moins de 158 lb, alors qu’elle était restée habillée. Son nutritionniste lui a recommandé de ne pas réduire son alimentation trop vite. « Elle va déjeuner le matin de la pesée », a avancé l’entraîneur Samuel Décarie-Drolet.