« J’aimerais faire un K.-O. frette, net, sec. » Au bout du fil, l’enthousiasme débordant de Corinne Laframboise frappe d’entrée de jeu.

La combattante d’arts martiaux mixtes québécoise explique à La Presse ses ambitions pour son duel du 26 mars, à Abou Dhabi. Elle y affrontera la Vénézuélienne Carolina Jimenez dans un combat de championnat des poids mouches. La rixe est organisée en évènement principal conjoint à celui mettant aux prises l’Irlandais Will Fleury et le Syrien Tarek Suleiman.

Une belle performance dans la capitale des Émirats arabes unis pourrait lui ouvrir les portes de l’Ultimate Fighting Championship (UFC).

Parce que l’UFC, c’est son « objectif ultime ». Et elle n’en a jamais été aussi près.

Avec une performance « plus ou moins intéressante », le championnat le plus prestigieux de son sport est à sa portée.

PHOTO FOURNIE PAR UAE WARRIORS

Atteindre l’UFC est l’« objectif ultime » de Corinne Laframboise.

Ce n’est pas la confiance qui manque dans le camp de l’athlète de Saint-Mathieu-de-Belœil, d’ailleurs.

« Ça va être tout un show, comme à l’habitude, s’exclame Laframboise. Je livre toujours des performances intéressantes, voire… »

Elle hésite. On l’exhorte à lâcher le morceau.

« Voire extraordinaires ! lance-t-elle finalement, pouffant de rire. J’adore ça ! En toute humilité, bien sûr. »

On en parlait plus tôt : contre Jimenez, toujours invaincue en sept combats, Laframboise souhaite diversifier son palmarès.

« J’ai déjà mes finishs par K.-O. technique, j’ai des soumissions, j’ai des décisions, énumère-t-elle. Mais un K.-O. net, frette, sec, ça serait parfait avec la ceinture pour finir. »

« La clientèle est différente en hygiène dentaire »

La double vie teintée d’ironie que mène Laframboise a maintes fois été répertoriée. Elle est hygiéniste dentaire. Pour un article à son sujet écrit par le collègue Pascal Milano et publié en 2018, La Presse titrait : « L’hygiéniste dentaire qui “casse des dents” ».

Lisez l’article de 2018

À une semaine et demie du combat le plus important de sa carrière, comment réussit-elle à conjuguer son temps avec son autre métier ?

En travaillant à son compte, notamment.

« Pendant le camp d’entraînement, c’est certain que je réduis mes heures, explique Laframboise. J’ai étudié pour être hygiéniste dentaire, alors je veux continuer à garder ma licence active. Je travaille une journée ou deux par semaine actuellement. »

Souhaite-moi pas de faire des arts martiaux mixtes jusqu’à 45 ans ! C’est moins intéressant, rendu là.

Corinne Laframboise

Au-delà de l’après-carrière qu’elle doit prévoir, c’est aussi une façon de « changer du domaine des gyms ».

« La clientèle est différente en hygiène dentaire », dit-elle en riant.

La lutte, nouvelle corde à son arc

Au sein des arts martiaux mixtes, l’expertise de Laframboise se situe dans le jiu-jitsu brésilien.

« Le jiu-jitsu, c’est tout ce qui est soumission, donc étranglements, clés de bras, clés de jambe, détaille l’athlète de 32 ans. Toutes les articulations peuvent plier jusqu’à un certain point de l’autre côté. Ça c’est mon dada, je te dirais. »

C’est aussi la spécialité de Jimenez.

« Là-dessus, je pense qu’on se rejoint. Elle est ceinture violette. Moi, ceinture noire depuis cette année. Je pense qu’il y aura de bons échanges au sol. J’ai bien l’intention d’amener le combat au sol. »

Lors de son dernier camp d’entraînement, elle assure aussi avoir « poussé pas mal sur la lutte ».

La lutte, c’est ça qui fait que c’est toi qui décides si tu amènes le combat au sol ou si tu restes debout. […] Ça va être intéressant à voir aller.

Corinne Laframboise

Ce ne sera pas la première visite de Laframboise à Abou Dhabi. En incluant ses compétitions de jiu-jitsu, ce sera, selon son décompte, la sixième fois qu’elle se rend aux Émirats arabes unis.

« Avec UAE Warriors, le standard est haut. […] Je n’ai que du positif à dire. Si ce n’est pas le top, c’est dans les tops pour ce qui est de la qualité de promotion. »

La soirée sera diffusée sur la plateforme UFC Fight Pass. Quel aspect aimerait-elle que les gens observent lors de son combat ?

« Le côté sauvage et “fight of the night” de la soirée », lance Laframboise, sans hésiter.

Si son énergie dans l’octogone n’est qu’une fraction de celle déployée lors de ses entrevues téléphoniques, le spectacle devrait être, au minimum, au rendez-vous.