Bernard Hopkins a-t-il été trop gourmand dans ses négociations avec Adonis Stevenson? A-t-il eu peur du cogneur de Longueuil? Selon lui, il a simplement été plus malin que le promoteur Yvon Michel et son boxeur.

«Les gens autour d'Adonis Stevenson et d'Yvon Michel devraient vraiment être en train de se frapper la tête sur un mur de béton en ce moment. L'entente pour notre combat aurait dû être réglée dès que Stevenson est passé chez Showtime», a déclaré Hopkins au site spécialisé BoxingScene.

Selon sa version des faits, Stevenson, Michel et le réseau Showtime ont fait traîner les choses. À la dernière minute, Showtime aurait tenté de réduire la bourse qui lui était garantie. Hopkins ne l'a pas pris. Il s'est entendu avec le réseau concurrent HBO pour un combat en novembre contre Sergey Kovalev.

C'est pour cette raison qu'Adonis Stevenson se retrouve aujourd'hui le bec à l'eau. Toujours selon Hopkins, le gérant de Stevenson, Al Haymon, aurait berné son boxeur ainsi que le promoteur Yvon Michel.

Bluff

Le boxeur de 49 ans raconte qu'un autre boxeur d'Haymon se battait le 1er août pour accéder au rang de deuxième aspirant au titre IBF d'Hopkins. Or, soutient Hopkins, Haymon aurait fait traîner les négociations dans l'espoir que l'IBF lui retire son titre. Ainsi, ce boxeur d'Haymon - Thomas Williams - aurait pu se battre pour le titre vacant. Hopkins aurait du coup été dans une position plus difficile pour exiger une bourse élevée contre Stevenson, n'ayant plus que son titre WBA.

«Personne ne pensait que j'irais me battre contre Kovalev. Ils pensaient que c'était un bluff, ajoute Hopkins. Ils m'ont sous-estimé.»

Hopkins fait partie de l'écurie Golden Boy, liée exclusivement à Showtime au cours des dernières années. Mais les choses viennent de changer radicalement. Hopkins parle de la fin de la «guerre froide». «Je viens d'ouvrir grand les portes», dit-il.

Puis, Hopkins a envoyé une dernière droite au clan de Stevenson. «Il y avait plusieurs motivations secrètes [dans ces négociations]. Ça ne me dérange pas, puisque j'avais les miennes aussi. Mais ne sois pas fâché si je t'ai mis échec et mat. La cerise sur le gâteau, ce sera lorsque je vais battre Kovalev.»

Dans un entretien la semaine dernière, Yvon Michel s'expliquait mal pourquoi Hopkins avait fait volte-face. Ce n'était pas une question d'argent, puisque selon Michel, l'Américain aurait obtenu davantage contre Stevenson que contre Kovalev.

«Il a ses raisons que lui seul connaît», avait dit Michel, ajoutant que son boxeur «était très craint».