Dans les instants qui ont suivi la destruction en trois rounds de Yusaf Mack (31-5-2, 17 K.-O.) par Carl Froch (30-2, 22 K.-O.) samedi soir, alors que la foule rugissait encore à Nottingham, le descripteur de la télé américaine a lancé cette question: «Qu'est-ce que se dit Lucian Bute à Montréal en regardant ça?»

Devant un écran de la Cage aux sports du Centre Bell, Lucian Bute et son équipe ont souri à cette allusion. Le boxeur et son entourage s'étaient réunis pour regarder le premier combat du boxeur anglais depuis sa victoire sur Bute en mai dernier. Et qu'ont-ils pensé lorsque Mack a été mis K.-O. sur deux crochets au corps?

«Froch l'a neutralisé complètement. Mais Mack n'était pas en forme pour ce combat. Il a dû perdre du poids pour faire la limite de 168 livres et ça paraissait», a nuancé Stéphan Larouche, entraîneur de Bute, dans les instants qui ont suivi le combat.

Personne ne s'attendait à une victoire de Mack, qui était donné perdant à dix contre un. Mais ils étaient peu à penser que le duel serait si expéditif. «Carl Froch est très fort physiquement. C'est le participant du Super Six qui s'est le plus amélioré, croit Larouche. Techniquement, par contre, il n'est pas le meilleur. Il a des failles qui peuvent être utilisées contre lui.»

Cette victoire ouvre maintenant la voie à un combat revanche entre Bute et Carl Froch, qui pourrait avoir lieu au Québec en mars prochain. À la suite de la victoire de l'Anglais hier, Bute a répété qu'il désirait absolument une revanche. Mais il a aussi laissé la porte ouverte au report de cet affrontement.

«Je veux toujours affronter Carl Froch. En tant que boxeur, c'est quelque chose que je tiens absolument à faire, a lancé Lucian Bute. Maintenant, on va voir. Est-ce que je vais l'affronter au printemps? À l'automne prochain? On verra.»

«Ce qui est certain, c'est que rien n'a changé dans ma tête. Je sais que je peux faire mieux que ce que j'ai fait au mois de mai, a renchéri Bute, qui a assisté à la victoire de Georges St-Pierre, quelques heures plus tard au Centre Bell. Je sais que je suis meilleur que ça, que j'ai les outils pour faire un bon combat. Alors, c'est certain que je veux avoir la chance de le montrer.»

Bute a indiqué que le grand patron d'InterBox, Jean Bédard, commencerait dès cette semaine à négocier avec le clan Froch. Le boxeur québécois et son entraîneur prendront quant à eux la direction de la Floride demain. L'entraînement a déjà repris pour Bute, qui passe déjà deux jours par semaine au gymnase.

Les propos de Stéphan Larouche et de Lucian Bute laissent donc entrevoir la possibilité d'un second combat de retour avant une revanche contre Froch. Plusieurs observateurs ont jugé, après la victoire de Bute sur Denis Grachev, que l'ancien champion IBF n'était pas suffisamment prêt pour remonter dans le ring contre l'Anglais.

Le principal intéressé se dit prêt et juge que le Russe lui a offert la meilleure des préparations. «Contre Grachev, c'était un bon combat. C'était un combat difficile, qui a duré 12 rounds, mais j'avais besoin de ça, croit-il. Je revenais d'une grosse défaite et j'avais besoin de faire des rounds contre un dur. Alors, je suis content du résultat.»