Lucian Bute (29-0, 24 K.-O.) peut enfin mettre un visage sur l'adversaire qu'il croisera dans le ring, le 5 novembre prochain. Conséquence du refus de Mikkel Kessler, puis du désistement de Kelly Pavlik, le groupe InterBox s'est tourné vers Glen Johnson (51-15-2, 35 K.-O.), mardi.

Si le Jamaïcain constitue une solution de rechange, il se veut, dans les circonstances, la meilleure option disponible pour cette neuvième défense du titre mondial des super-moyens de l'IBF.

«Pavlik aurait donné beaucoup de visibilité à Lucian parce qu'il est extrêmement populaire aux États-Unis, mais Johnson a aussi une réputation», a indiqué à La Presse Jean Bédard, promoteur d'InterBox.

«C'est quelqu'un qui a résisté devant beaucoup d'excellents boxeurs comme Chad Dawson ou Carl Froch.»

«Je me suis déjà entraîné avec lui en 2009, a rappelé Bute. Il ressemble beaucoup à Librado Andrade comme type de boxeur. Il est très agressif, il met de la pression et il possède beaucoup d'expérience.»

Dans le même moule que Bernard Hopkins

Car malgré ses 15 défaites, le huitième aspirant de la catégorie demeure un redoutable boxeur qui n'a pas subi le moindre K.-O depuis 1997. Dans le cadre du tournoi du «Super Six», il a d'abord mis Allan Green au tapis avant de s'incliner par décision partagée devant Froch, en juin. Son surnom de «road warrior» illustre parfaitement la force mentale du pugiliste de 42 ans que Stéphan Larouche classe dans le même moule que Bernard Hopkins.

«C'est la mode des gars de plus de 40 ans qui causent des surprises dans le monde de la boxe, a indiqué l'entraîneur de Bute. On l'a vu avec Antonio Tarver qui a passé le K.-O. à Danny Green en Australie et avec Hopkins contre Jean Pascal. Johnson fait partie de ce groupe.»

Ce combat - diffusé sur Showtime - représente une étape importante dans la carrière de Bute, a reconnu son entourage. En cas de victoire, InterBox souhaiterait qu'il croise désormais le chemin du gagnant du tournoi du «Super Six». Un succès devant Johnson enverrait également un crochet à tous ses dénigreurs, a estimé Bédard.

«Cela va vraiment permettre au monde de situer Lucian par rapport à la crème des boxeurs de cette catégorie-là. On sait que le dernier combat de Johnson a été serré jusqu'au huitième round avant que Froch ne finisse fort. Est-ce que Lucian fera mieux que lui? À ceux qui pensent encore que Lucian est surévalué, il va montrer le 5 novembre que ce n'est pas le cas.»

Pas facile

La tâche ne sera pas aussi facile que lors des derniers combats, a souligné Bute.

«Chaque combat est différent, mais si on parle d'expérience, on peut dire que c'est mon plus grand défi depuis Andrade. C'est un ex-champion du monde qui a boxé avec les meilleurs. Je le connais bien: il s'entraîne très fort et ce ne sera pas facile pour moi.»

Si le choix du lieu du combat n'est pas encore définitif, la ville de Québec détient aujourd'hui la position de tête.

«Les gens de Québec nous sollicitent depuis longtemps pour revoir Lucian le plus tôt possible. Le combat contre Andrade a été un grand succès et je sais que Lucian aimerait retourner à Québec», a conclu Bédard.