La nouvelle est tombée, mardi en fin d'après-midi. Les Stingers de l'Université Concordia ont révélé qu'un joueur inadmissible a participé aux quatre premiers matchs de l'équipe. Du coup, les Stingers perdent par forfait les quatre rencontres auxquelles le joueur en question a pris part. Avec une fiche de (2-4), ils étaient toujours au plus fort de la lutte pour une place en séries éliminatoires. Aujourd'hui, ils se retrouvent plutôt avec un dossier de (0-6).

Il reste peut-être trois matchs au calendrier régulier, mais dans le cas des Stingers, on peut déjà dire à l'an prochain.

La saison 2012 aura été un véritable désastre pour les Stingers. L'incident révélé cette semaine représente en quelque sorte la goutte qui a fait déborder le vase. Mais le vase était déjà bien plein.

Depuis la fin de la saison 2011, un nombre inquiétant de joueurs ont décidé de quitter le bateau. Les capitaines défensifs Louis Taillon (ligne défensive) et Alexandre Lemire (secondeur) sont partis, tout comme les partants Matthew Meyer et Karl Andy Poyau, tous deux membres de la ligne défensive. On pourrait également ajouter les noms de Terrance Morsink (quart-arrière), Chris O'Kill (secondeur), Danny Tam (demi défensif), Jean-Sébastien Grad (demi défensif), Robert Brunsch (ligne offensive) et j'en passe.

Même phénomène du côté des entraîneurs. Des coachs très respectés comme Spiro Feradouros, Sean Dougherty, Brandon Caesar, Eric Nichiporowich et Ousmane Barry ont tous quitté l'équipe au cours des derniers mois.

Pas de fumée sans feu

Pris individuellement, tous ces départs peuvent s'expliquer. Mais quand on les met ensemble, un constat s'impose: quelque chose ne tourne définitivement pas rond chez les Stingers. Et ici on ne parle même des résultats sur le terrain. Parce que oui, même avant de se faire retirer toutes leurs victoires, les Stingers connaissaient déjà une saison de misère.

Lorsqu'on parle à certains des joueurs et entraîneurs qui ont quitté, on réalise à quel point le climat est tendu, autour de l'équipe. Et plusieurs montrent du doigt l'entraîneur-chef Gerry McGrath.

«Il m'a enlevé l'amour du football, tout simplement, nous racontait l'un d'eux il y a quelques semaines. Il ment aux joueurs, il n'était jamais là pour nous. J'ai préféré quitter le programme et garder ma fierté.»

Un autre ajoute: «Il possède la parole divine. Si on ne pense pas comme lui, on a nécessairement tort. C'est donc impossible de pouvoir défendre son point. Et l'institution lui donne carte blanche, elle le soutient complètement.»

Il est désolant de voir une organisation comme les Stingers se retrouver aussi bas. De 2006 à 2008, elle a atteint la Coupe Dunsmore trois fois de suite. En 2008, l'équipe est même passée à un cheveu de battre le Rouge et Or, à Québec, en grande finale québécoise. Quelques semaines plus tard, l'Université Laval remportait facilement la Coupe Vanier.

Aujourd'hui, les Stingers ne sont plus l'ombre d'eux-mêmes. Et il est de plus en plus évident qu'un coup de barre majeur doit être donné avant que le navire ne coule complètement.

Montréal-Laval prise 2

Après n'avoir fait qu'une bouchée des Carabins dimanche dernier, le Rouge et Or est de passage au CEPSUM demain après-midi, pour la deuxième manche de la série aller-retour entre les deux meilleures équipes du Québec. Tous les billets sont déjà vendus et les Carabins porteront même un tout nouvel uniforme gris, pour l'occasion. Mais de la façon dont l'Université Laval a dominé le dernier match, on voit mal comment les hommes de Danny Maciocia pourraient l'emporter. Ça va se jouer sur la ligne de mêlée. Et de ce côté, le Rouge et Or semblait vraiment trop fort pour les Carabins, dimanche dernier.