Pas moins de 97 Canadiens jouent au basketball cette saison dans la première division de la NCAA, et plusieurs d'entre eux sont les têtes d'affiche de leur équipe, à commencer bien sûr par Andrew Wiggins, des Jayhawks du Kansas, qui a de bonnes chances d'être le premier choix du repêchage de la NBA cet été.

Wiggins et Tyler Ennis, qui est devenu à sa première saison le meneur de jeu des Orangemen de Syracuse, sont parmi les 10 finalistes du trophée Naismith, remis au joueur de l'année dans la NCAA. Tous deux originaires de l'Ontario, ils tenteront de profiter du «March Madness» pour impressionner un peu plus les dépisteurs de la NBA.

Au Kansas, cette saison, Wiggins n'a pas toujours été à la hauteur du formidable battage médiatique qui avait précédé son arrivée l'année dernière. Son coéquipier Joel Embidd, un centre de 7 pieds, lui a souvent volé la vedette avant d'être blessé en fin de saison. Jabari Parker (Duke) et Julius Randle (Kentucky) sont aussi souvent mentionnés comme candidats potentiels au premier rang du repêchage.

Wiggins a toutefois terminé la saison avec une performance de 41 points, le 8 mars, le deuxième total de l'histoire de la conférence Big 12, rassurant les analystes, qui estiment son potentiel «sans limites».

«C'est presque un "no brainer", a déclaré son entraîneur Bill Self après ce match. Ses statistiques de la saison ne sont pas exceptionnelles, mais Andrew a été le meilleur joueur de la meilleure équipe d'une des meilleures conférences au pays. Après ça, il n'y a qu'une direction où aller...»

Wiggins n'a pas caché qu'il s'ennuierait des Jayhawks, la semaine dernière, en conférence téléphonique. «Je n'aurais pu demander mieux, a-t-il déclaré. J'ai été entouré par une grande équipe, de grands entraîneurs et les meilleurs partisans qu'on peut souhaiter. Ce sont les raisons pour lesquelles j'avais choisi cette université et j'aurais aimé avoir plus de temps avec eux.»

Mais Wiggins, un ailier de 6'8'' qui vient d'avoir 19 ans, ne jouera plus que quelques matchs avec les Jayhawks - six, espère-t-il, s'il veut mener son équipe au championnat.

Ennis a fait ses preuves

Bien moins coté que Wiggins dans la fameuse promotion de 2014, l'une des plus attendues de l'histoire de la NBA, son compatriote Tyler Ennis s'est fait un nom en menant son équipe à 25 victoires consécutives en début de saison. Son long tir de trois en fin de match contre Pittsburgh le 12 février a été vu et revu par tous les mordus... et par les dépisteurs.

Son entraîneur, le légendaire Jim Boeheim, a déclaré la semaine dernière: «Tyler est le seul joueur vraiment indispensable de notre équipe. Il joue plus de 35 minutes par match dans une conférence très physique et reste toujours constant sur le terrain. Sans lui, nous ne pourrions probablement pas gagner un seul match.»

À 6'2'' «officiellement», Ennis est parfois comparé à Chris Paul, un autre garde de pointe qui aime dicter le rythme de l'offensive tout en étant capable de marquer quand c'est nécessaire. «J'aime quand tous mes coéquipiers sont impliqués offensivement, quand nous avons plusieurs options en zone offensive, et c'est mon travail de faire en sorte que cela se produise», a expliqué Ennis la semaine dernière en conférence téléphonique.

Lui aussi devrait avoir l'occasion de faire le saut dans la NBA la saison prochaine, et il n'aura qu'une seule chance de participer au «March Madness». «Je regarde ça à la télé depuis que je suis petit, a raconté le joueur de 19 ans. C'est évidemment une expérience que j'ai hâte de vivre. Nous avons une excellente équipe, qui peut aller loin. Mais tout peut arriver dans ce tournoi et il faudra être prêts pour tous les matchs.»

Deux autres Canadiens sont parmi les joueurs susceptibles d'être repêchés en juin prochain dans la NBA: le centre Jordan Bachinsky (Arizona State), un géant de 7'2'' qui domine la NCAA pour les tirs bloqués, et le garde Nick Stauskas (Michigan), qui a joué en finale nationale en 2013 et continue de briller cette saison dans les tirs de trois points.